CPA : Chasse - Pêche - Amitié
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 Retour au Singou...2ème partie !

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koba
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koba


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MessageSujet: Retour au Singou...2ème partie !   Retour au Singou...2ème partie ! Icon_minitimeSam 6 Oct 2007 - 18:19

Samedi 28 février 2004. Piste Touffic.

Longue marche dans le long du Singou, à la recherche d’un Guib et d’un Redunca. La beauté du lieu est fascinante. La chaleur est moindre, à l’ombre des grands arbres qui bordent les rives de la rivière où ne subsistent, en dehors des grandes mares connues, que quelques points d’eau résiduels. Buissons touffus, lianes enchevêtrées et grandes pailles forment un labyrinthe végétal dans lequel évoluent furtivement nos gibiers.
Les feuilles mortes qui recouvrent le sol amenuisent encore plus nos chances de réussite, car, dans cette chasse, c’est celui qui surprend l’autre qui gagne…Le bruit de notre progression ne nous empêche pas d’observer des Guibs à plusieurs reprises : femelles, femelles et jeunes…et femelles.
Alors que notre petite colonne serpente entre les épineux, un énorme autobus gris nous arrive dessus, jouant du klaxon, et bien décidé à en découdre !
Amadou m’attrape par la manche, et m’invite fermement à reculer sans courir vers l’abri des rives du Bako.
Inutile d’ajouter que je m’empresse d’obéir…Alain, 458 en mains, protège notre retraite, impressionnant de calme et de concentration. Un barrissement retentit, qui nous donne le signal, étant hors de la vue de l’Eléphant, du départ d’un sprint reléguant Carl Lewis au rang de vieillard cacochyme…
100 mètres plus loin, Amadou retrouve des couleurs (!) et son sourire. Alain nous rejoint, l’incident étant clos. La chasse du Guib s’avère plus mouvementée que prévue !
L’éléphant, c’est le mythe. C’est la force, tranquille, mais qui peut se transformer en puissance destructrice que rien n’arrête. C’est l’animal qui, dans ma jeune carrière de chasseur africain, m’impressionne le plus, m’inspire un respect absolu, mêlé de crainte et d’admiration. Devant Sa Majesté Aux Grandes Oreilles, on s’incline…et on s’écarte ! La faculté de dissimulation de l’Eléphant est incroyable : il se confond parfaitement avec les pailles, les épineux gris, la cendre et la poussière des bords de bakos. Si le vent est favorable, on peut se cogner dans un Eléphant immobile !
Pour ceux qui veulent tirer la queue d’un Lion, buter dans un Buffle ou tapoter une croupe d’Eléphant, le Singou est la zone à fréquenter !

Dimanche 29 février 2004. Piste Touffic.

Nous avons prévu une longue marche le long des méandres du Singou. Une marche silencieuse, prudente, qui doit nous permettre d’approcher et de vaincre un Redunca omniprésent ou un Guib bien fantomatique.
Un troupeau de Cobs Onctueux nous surprend, et franchit le Singou à sec, pénétrant ainsi dans la zone adjacente, celle de Touffic Hanna.
Un peu plus tard, sous notre nez, un grand Redunca décide à son tour de franchir la « frontière » avant que nous ne puissions tenter une approche…Décidemment, nous remplissons la chasse du voisin ! C’est bien la peine de chasser sur 200 000 hectares…
Et puis là, à 80 mètres de nous, une femelle Redunca et son petit marchent
lentement vers un gros buisson feuillu. Nous nous figeons, surpris à découvert.

Un mâle, puis un autre, émergent des pailles et les rejoignent. Tout ce beau monde se retrouve à l’ombre, sous les branches basses du buisson. Alain a vu un très grand mâle.
L’attente commence. Bloqués, moitié courbés, en plein soleil, les minutes comptent triple…Un geste, infime, et c’est l’échec.
Un espace, dans le buisson, permet le tir. Mais il faut être sûr que c’est bien le Redunca souhaité qui se présente dans cette fenêtre de tir…
Enfin, le grand mâle bouge, et se positionne idéalement…derrière une grosse branche morte ! Impossible de tirer, sans risquer de toucher la branche, et de seulement blesser le Cob. Il faut encore patienter…
La sueur pique les yeux, et les muscles tétanisés se font douloureux. La femelle et son jeune sortent enfin, et se dirigent vers la rivière à sec.
Le grand mâle et son page ? Disparus, évaporés !
Nous faisons lentement le tour du buisson. Rien. Incompréhensible. Magique…
Tout est à refaire.
La marche silencieuse reprend, et rapidement nous mène au contact d’un bon Redunca qui ne nous a ni vus, ni entendus. Il fixe apparemment quelque chose qui monopolise toute son attention. Le trophée est correct, long quoique pas très épais. Alain est convaincu qu’il s’agit du page que nous observions quelques minutes auparavant. D’ailleurs, si nous n’avions pas effectué une boucle dans notre progression, nous serions arrivés face à lui, dans la direction qu’il semblait surveiller.
Aucune trace du grand mâle qu’il est censé accompagner. La décision de tir est rapidement prise, à la grande joie des pisteurs qui commencent à réclamer la viande…
Tir. Poussière. Aucune réaction du Cob, qui reste immobile. Alain est persuadé que j’ai manqué ma cible. Deuxième balle. Loupé, trop de précipitation.

Alain, toujours délicat dans ces moments-là, me gratifie de son : « Mais qu’est ce que tu f… ! » habituel…
Le Cob se met à reculer doucement, ce qui semble être une attitude assez peu naturelle ! Troisième balle, derrière l’épaule. Il tombe enfin.
La première balle était certes suffisante, mais la résistance des animaux africains n’est pas une légende. J’ai souvenir d’un Cob de Buffon…qui nous a bien fait courir !
Le Redunca est splendide, avec sa fourrure fauve, assez rêche, et ses cornes noires recourbées vers l’avant.
Nous sommes loin de la voiture, le portage s’organise. Une perche est coupée, mes lacets de rechange serviront à attacher les pattes du Cob. On se répartit les armes et les sacs à dos.
La petite troupe qui chemine ainsi offre une image vieille de cent, cinq cents, mille ans…

Lundi 1er mars 2004. Piste Ouamou.

Même opération qu’hier, mais cette fois, départ de la Mare aux Hippos. Nous allons remonter le Singou toute la journée, pour espérer prendre un Guib Harnaché. Amadou est formel : « Ici, il y en a trop ! » Trop, ça fait beaucoup. Un seul me suffirait…
J’ai lu quelque part que le Guib, c’était le Bongo du Pauvre.
Heureux, les Pauvres…
On a passé une journée comme il en existe peu dans la vie d’un chasseur. Une journée de quête, de rencontres, de tensions, d’approches.
Les Eléphants, toujours très agressifs, nous font traverser le Singou à plusieurs reprises.
Les Buffles sont également devant nous. L’odeur est forte, les bouses fument encore. Les flaques d’urine ne sont pas encore absorbées par le sol assoiffé.
Les Guibs sont hélas exclusivement féminins. En quantité, mais uniquement femelles et jeunes. Toutes nos approches se soldent par des déceptions qui n’en sont pas, tant le spectacle de ces animaux est merveilleux.
Il faut avoir vu ce petit Guib derrière sa mère, lui donnant doucement un coup de patte pour la faire avancer. Il faut avoir entendu l’aboiement d’un Guib, nous signifiant qu’il nous a repérés, et arriver à le distinguer dans les buissons avant qu’il ne disparaisse. Il faut avoir vu la tache rousse orangé de son pelage se détacher de l’ombre des feuillages grâce à l’aide d’un rayon de soleil.

Nous avons marché plus de 25 kilomètres, dixit le GPS.
Et ce n’est, d’après certains, que de la Moyenne Chasse…
En fait-on autant derrière un Lion Tanzanien ? Derrière un Buffle Sud-africain ? Combien de « Big Five » aperçus de la voiture, et tirés aussitôt ou après une courte poursuite de quelques mètres…Pourquoi faire ?
Seul le respect des règles du jeu donne sa valeur à la Chasse africaine. Le guide de Chasse est le garant de ce respect, le garde-fou nécessaire, qui doit faire comprendre à son client que le souvenir d’une chasse bien menée vaut mille trophées obtenus dans des conditions parfois « limites »…
C’est simple. C’est difficile. J’ai failli franchir la ligne, il y a quelques années au Sénégal. Après avoir manqué misérablement deux beaux Phacochères, j’étais prêt à fusiller, au détour d’un marigot, un petit mâle solitaire, porteur d’un trophée aussi ridicule que mon attitude. Alain avait alors su m’éviter de déraper. Je ne l’en remercierai jamais assez.

Mais revenons à nos…Guibs.
Sur le chemin du retour, l’équipe de chasse a le moral dans les Pataugas. La courte pause du midi, la marche en plein soleil et les approches dans le bako qui ont suivi n’ont rien donné.
Et puis là, sur la gauche, un mouvement à une soixantaine de mètres. Tout le monde se fige. J’indique l’animal à Alain, qui m’informe aussitôt : « Guib. Mâle. Petit trophée, mais il fait la maille. Tu décides. » On ne peut être plus limpide.

C’est mon Guib. Je le sais, c’est tout. C’est lui que nous avons cherché toute cette journée. Le trophée ? Secondaire, tellement cette quête a été intense et doit se terminer. Le tir ? Difficile. On ne peut pas bouger. L’antilope est de face, nous fixe intensément. C’est pas très large, un Guib à 60 mètres…Soit je le touche, et il tombe, soit je le loupe, et il va battre un record de vitesse.
L’épaule d’Alain, une fois encore…Stecher. Détonation. Poussière. Le Guib est mort dans ses marques.
La journée s’achève en apothéose.

Il me reste à expliquer à Amadou pourquoi j’ai laissé filé des Guibs porteurs de meilleurs trophées, mais débusqués par la voiture le long des pistes, pour préférer prendre celui-ci, à la régulière. L’esprit des Blancs doit paraître bien difficile à comprendre…

Voilà, le carnet de prélèvement est rempli et, contrairement à l’an passé, où la Chasse avait duré jusqu’à la dernière minute du séjour, il me reste deux jours pleins à passer à Singou. Deux jours savoureux, à tout observer, sans la pression de la quête. Evidemment, on se dit qu’on court derrière un bon Phacochère, histoire de se rassurer sur la raison de notre présence au milieu de nulle part, mais les affûts aux points d’eau se prolongent, à observer sans un mouvement, sans un bruit, toute cette faune habituellement invisible car tellement farouche.

La mare a ceci de paradoxal qu’elle apporte l’eau, donc la vie, mais oblige les animaux à se mettre à découvert, donc en danger.
Les grands troupeaux, attirés par l’eau, approchent prudemment. Il y a toujours un guetteur, qui surveille les arrières… Les jeunes, moins conscient du danger, ou plus assoiffés que les adultes, sont les premiers à boire.
Hippotragues et Bubales se succèdent sous le soleil de midi.
Un couple d’Ourébis, ces petites antilopes d’apparence si fragile, danse quelques instants sur la rive et disparaît dans les profondes empreintes laissées par les Eléphants, et au fond desquelles subsiste l’eau.
Une troupe de Pintades quitte en courant l’abri des pailles de la rive pour aller boire.
Un Crocodile, simple sillon à la surface de l’onde, respectueux d’un pacte plusieurs fois millénaire conclu avec les grands échassiers, passe doucement entre les pattes des Hérons, à la recherche de poissons chats.
Un python glisse sans bruit dans le tronc creux qui lui sert d’abri. Seul un trou dans l’arbre permet d’admirer la beauté des dessins de sa peau.
Un Eléphant solitaire, avec la démarche assurée de celui qui n’à rien à craindre, se dirige vers le centre de la mare pour mieux s’asperger d’eau et de boue.

Tout semble en harmonie. Même ma présence ne trouble rien.
La sieste, au milieu de tout ce spectacle, devient un luxe suprême.
Dur sera le retour à la réalité de la vie « moderne » !

Post-scriptum : La zone est maintenant "gérée" par deux rigolos, qui ne semblent pas être perturbés par le moindre souci éthique...On peut parfois lire leurs "exploits" dans la presse spécialisée...Quel dommage pour la faune de ce fabuleux endroit !
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Dédé 13
***Dieu Vivant***
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MessageSujet: Re: Retour au Singou...2ème partie !   Retour au Singou...2ème partie ! Icon_minitimeSam 6 Oct 2007 - 18:56

Merci encore koba de nous faire partager ça.
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MILOUIN 66
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MILOUIN 66


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Localisation : perpignan
Date d'inscription : 27/08/2007

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MessageSujet: Re: Retour au Singou...2ème partie !   Retour au Singou...2ème partie ! Icon_minitimeSam 6 Oct 2007 - 19:04

Superbe recit ,Koba,ca nous manquait...
Merci
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canou13
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canou13


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Date d'inscription : 28/08/2007

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MessageSujet: Re: Retour au Singou...2ème partie !   Retour au Singou...2ème partie ! Icon_minitimeVen 12 Oct 2007 - 13:37

Merci a toi, toujours aussi beau tes récits !
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MessageSujet: Re: Retour au Singou...2ème partie !   Retour au Singou...2ème partie ! Icon_minitime

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