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 Retour au Singou...1ère partie

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AuteurMessage
koba
Légende !
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koba


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MessageSujet: Retour au Singou...1ère partie   Retour au Singou...1ère partie Icon_minitimeSam 6 Oct 2007 - 18:15

Bon allez, vous semblez avoir apprécier le premier texte...Voilà la suite.

Retour au Singou
Burkina Faso
23 février – 5 mars 2004

C’est avec Didier, qui souhaite découvrir l’Afrique, que je retourne au Campement du Singou. Au programme,après le Buffle, le Koba et le Cob de Buffon de l’an passé, un Bubale Major, un Guib harnaché et un Cob Redunca. Si possible. Et surtout l’Afrique et les émotions de la Chasse. Cela au moins, c’est garanti !

Mardi 24 février, 7 h 00. Aéroport international de Ouagadougou.

Alain est là, avec Rodrigue K., qui va cette fois nous épargner les fastidieuses formalités douanières. Nous remontons la longue file de touristes, évitons le contrôle des visas, et rentrons sur le territoire burkinabé par une petite porte de service…Le charme des aéroports africains !
Les bagages et les armes sont récupérés. La fatigue et la faim se font nettement sentir, mais 3 heures de route nous attendent… Pendant la traversée de Ouaga, j’ observe Didier du coin de l’œil : il est visiblement très impressionné par les devantures pour le moins pittoresques des échoppes et autres boutiques qui jalonnent les rues de la capitale…
Trois heures de route, un arrêt Nescafé-tartines, et enfin le campement ! Rien n’a changé, si ce n’est la présence d’un poste radio – cassettes dans la case bar ! Je retrouve ma case et mon lit de l’année dernière.

Tir de contrôle sur cible, et petit viron motorisé en Brousse, histoire de s’affûter le regard : il y a des animaux partout, toujours aussi calmes malgré le bruit du moteur. Les troupeaux de Cobs Defassa succèdent aux petits groupes de Reduncas, eux-même suivis de Bubales et de Kobas. Là-bas, derrière des buissons, des Buffles s’alimentent. Les Eléphants s’abreuvent à la mare aux Hippos. L’impression de quiétude, dans la lumière déclinante de ce premier soir, me lave de toutes les fatigues du voyage. La nuit sera bonne !

Mercredi 25 février, piste de Ouamou.

Nous maraudons en voiture. Ou du moins, nous essayons…La batterie tente de nous fausser compagnie. Heureusement, Saint Fil de Fer vient à notre secours !

Au bout de quelques kilomètres, avant la mare aux Hippos, de la poussière en suspension dans l’air encore frais du matin attire notre attention : c’est un grand troupeau de Buffles qui se nourrit, en bordure du bako. Observations, photos. Un régal !

Le Bubale, d’après Alain, sera le plus difficile à « gagner » à cause de cette douleur au pied qui ne me quitte pas depuis trois mois. La marche ne me pose pas trop de problème pour l’instant, mais dans quel état sera mon pied au bout de 10 ou 15 kilomètres ? Je préfère ne pas y penser…
La chaleur augmente rapidement. Difficile à supporter. Il est vrai que nous étions dans la neige 48 heures auparavant…
Plusieurs tentatives de pistages, de nombreux Bubales aperçus, et une pause méritée. Le repas de midi, au bord d’une mare, nous apporte l’ombre des grands arbres.
Alors que Didier et Alain somnolent, je m’écarte du « dortoir » et j’observe, à l’abri d’un enchevêtrement de racines, les Guêpiers, les Ombrettes et les dizaines d’oiseaux qui virevoltent au-dessus de l’eau. Les Margouillats cavalent dans tous les sens. L’un deux fait des « pompes » sur une branche morte, tout en guettant les grosses mouches attirées par la boue humide de la rive.
Un frôlement de feuilles, un mouvement dans l’ombre derrière moi, et je me retourne avec mille précautions. Un grand Guib harnaché s’approche de moi pour accéder à la mare ! Vite, devenir un arbre ! 10 mètres, 5 mètres, 2 mètres nous séparent.
Il est magnifique, porteur de cornes d’environ trente centimètres. La robe, le trophée de cet animal m’ont toujours fasciné.
Tirer un animal au point d’eau ne m’a jamais effleuré l’esprit. Un trophée se gagne, se mérite. Si il est conquis, cela doit être de haute lutte. Après avoir observé, rusé, déjoué les défenses de l’animal, à la force des mollets…ou au bout des réserves de patience. A l’approche, ou à l’affût. Pour que plus tard, accroché au mur, ce trophée puisse rappeler un grand moment de chasse. C’est ce qui donne une valeur à ce qui n’est sinon qu’une paire de cornes. Si les centimètres sont là, c’est bien. Mais je pense que l’essentiel est ailleurs…
Je me souviendrai toute ma vie du regard, de la démarche prudente, puis de la fuite affolée de ce Guib, vaincu sur son propre terrain.

On retrouve avec bonheur l’odeur des Gardénias. Les rencontres avec des Kobas solitaires semblent plus fréquentes que l’an passé. Les grands troupeaux de femelles et de jeunes sont toujours aussi majestueux. Les Cobs Reduncas sont très nombreux. Les Guibs sont plus rares, mais il faut dire que le biotope dans lequel nous évoluons aujourd’hui leur est peu favorable.
Les grandes pailles surchauffées par le soleil abritent par contre quelques Bubales, et c’est pour eux que nous sommes là.

Un bon mâle nous entraîne loin de la piste. Les pisteurs sont à leur affaire, et, au bout d’une demi-heure, l’antilope s’offre à notre vue. Hélas, la réciproque est vraie, et notre proie détale…La poursuite continue, mais les empreintes que nous suivons indiquent toujours que le Bubale avance au galop. La chaleur est intense, et nous renonçons. Boire. Souffler, et rejoindre la piste. Le retour est plus long que prévu, et une deuxième pause est nécessaire. Alors que les gourdes offrent la meilleure eau chaude du Burkina à nos gosiers desséchés, un soufflement proche nous impose le silence. Nous montons discrètement sur une termitière, à l’ombre d’un grand arbre aux branches basses.
Des pailles émerge un jeune Koba, bientôt suivi par une femelle adulte. D’autres animaux apparaissent, surgissant de nulle part, et c’est tout un troupeau qui se dirige droit sur nous. Le spectacle est fascinant. Nous sommes au cœur de la harde, à bon vent et immobiles. Une grande femelle passe à dix mètres à peine de notre observatoire.
Les animaux avancent lentement, tout en se nourrissant.
Le bruit du moteur du Toyota vient rompre la quiétude de ce moment rare. Les Kobas, alertés, nous découvrent enfin, et c’est la débandade : les pailles crépitent sous les sabots, la poussière emplit l’air brûlant, seule preuve tangible encore du passage des grandes antilopes. Quel spectacle !

Vendredi 27 février 2004. Piste Touffic.

On court toujours après un Bubale Major. Une dizaine d’approches dans la fournaise du matin ont raison de mon énergie. La marche rapide pour remonter un animal qui a fui est épuisante. Mon entraînement a été réduit cette année. Sal…é de pied droit !

Il est midi. Alain, Hamadou, Couari et moi sommes à l’ombre d’un buisson, non loin de la mare de Djunkungou, à 80 km du campement, à l’extrémité sud de la zone.
Cela fait plus d’une heure que nous avons quitté la voiture, derrière un Bubale que nous n’avons pas retrouvé. Nous observons alors un troupeau qui s ‘éloigne, dans lequel se trouve un vieux mâle, connu d’Alain, au trophée étrange, usé, cassé. Un trophée rare, qui me plairait bien. Mais je n’en peux plus. Impossible de continuer. Ce n’est pas un simple coup de barre. Je n’ai plus de jus ! Débranché, vidé. J’arrête. De l’eau, de l’ombre. C’est tout ce que je désire.
Je me remémore quelques articles lus dans la presse spécialisée :
«Le Bubale, antilope du débutant…Une proie facile, immobile, qui peut s’approcher elle-même du Chasseur… »
N’importe quoi ! Ou alors, il faut tirer depuis la voiture ! J’aimerais bien que le type qui a écrit ça soit là, avec nous, dans la fournaise…
Déjà en Namibie, ce fût l’échec malgré 3 jours passés à la recherche d’un bon Caama. Des troupeaux inabordables, pas de solitaires.
Et deux ans plus tard, en RSA, le succès était enfin au rendez-vous. Mais cette fois, le Major semble encore devoir l’emporter…
Alain m’observe, semble comprendre que mes limites sont atteintes. Il n’insiste pas, ne me bouscule pas, mais je lis dans son regard quelque chose qui fait que je me relève. L’esprit renonce difficilement…et commande le corps.

Oubliant pour quelques minutes l’intense fatigue, la carabine qui pèse deux tonnes, le soleil et la soif, nous avons traversé, pliés en deux une grande zone sans végétation, au sol craquelé de boue séchée. Nous avons même couru, à l’abri des pailles…Nous avons retrouvé le vieux mâle. Le troupeau est aux aguets, impossible d’avancer plus. L’ombre d’un grand arbre nous dissimule vaguement.
L’arme trouve un appui solide en l’épaule d’Alain. Le réticule est stable, malgré l’essoufflement du tireur, et, à plus de cent mètres, la balle traverse le cœur du vieux Bubale, qui disparaît dans la poussière soulevée par le troupeau qui s’enfuit.

Son trophée est extraordinaire : rogné, patiné…Incroyable.
Le père de la plupart des Bubales du coin est mort. Quel âge peut bien avoir cet animal ? « Il est trop vieux » sera la seule réponse d’ Hamadou…Alain, plus précis, annonce au moins 12 ans. Un âge plus que respectable dans ce bout de Brousse truffé de lions !
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