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 Grandes Chasses au Singou. 1ère partie.

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koba
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koba


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Grandes Chasses au Singou. 1ère partie. Empty
MessageSujet: Grandes Chasses au Singou. 1ère partie.   Grandes Chasses au Singou. 1ère partie. Icon_minitimeMer 19 Sep 2007 - 21:51

Bon, je remets ce texte là. Tant pis pour ceux qui l'ont déjà lu ailleurs...Mais ça m'ennuyait de l'avoir abandonné sur un autre forum !

Grandes Chasses au Singou 1ère partie

Du 16 au 24 février 2003


Afrique, à nouveau. Et cette fois, on passe aux choses sérieuses : un bon Buffle, sinon un Buffle, sinon rien, et un Koba, animal magique, poursuivi depuis si longtemps…
Mais là, vraiment, je serais très, très déçu.. ! Surtout qu’ Alain a parlé de grandes densités d’animaux…
C’est la première fois que nous nous rendons au Burkina Faso. La zone retenue est mythique : c’est la réserve du Singou, théâtre de tant de récits de chasses au Buffle ou encore au Lion, du temps où le Pays se nommait encore Haute Volta. C’est la « Réserve maudite » du livre de Michelle DUFAY, dans laquelle deux Chasseurs Blancs disparurent corps et biens dans les années 70. C’est le cœur du complexe d’Arly, vaste ensemble de zones de Chasse qui se prolonge de l’autre côté de la frontière, au Bénin. La chasse n’y est autorisée que depuis deux ans.



Lundi 17 février 2003. Ouagadougou.

8 h du matin, premiers pas sur le tarmac de l’aéroport de Ouaga. Le ciel est voilé, jaune de poussière. L’air est déjà chaud. Après quelques péripéties pour l’obtention des visas, nous sommes pris en charge par un des nombreux fils de l’organisation Neerwaya Safari, et emmené directement dans les bureaux du père de famille, et amodiataire de la plupart des zones de chasse du Burkina, Frank-Alain K. en personne.
Accueil extrêmement chaleureux, puis petit déjeuner « à l’européenne » et rapide visite guidée de Ouaga et des possessions de la famille, avec notamment le plus beau cinéma de la capitale burkinabée. L’industrie locale, les brasseries, les tanneries sont installées en périphérie. Les bidonvilles également… Le centre ville, lui, est très propre… par rapport à Dakar ! L’ambiance est différente : les gens semblent mieux habillés, plus affairés. Il y a moins de mendiants. Toujours aussi peu de goudron, toujours autant de poussière…et de sacs en plastique qui volent, véritables fléaux africains.

Enfin nous prenons la route du Niger, en direction de Fada’n Gourma.
250 kilomètres de belle route bitumée et sans histoires. Le gros Toyota est à son aise…Le paysage est monotone, savane et buissons épars, vestiges épargnés de la récolte sauvage de bois de chauffage…

14 h : Le campement du Singou, à l’entrée de la zone de chasse. Alain est là, qui nous attend pour déjeuner avec les clients dont le séjour se termine. Tout de suite, on parle chasse. Apparemment, les animaux sont là, et en quantité. Mais on est en Afrique de l’Ouest, et comme St Thomas, j’ai hâte de voir…
16 h : Prise de contact avec Salif et Abdoulaye, les pisteurs, et Hamidou, le chauffeur. Sourires, échanges des civilités si chères aux Africains. S’enquérir de la famille. Echanger quelques blagues, et dire à quel point la réussite dépend de leur savoir en Brousse.
La vérification du réglage de la CZ permet de rassurer l’équipe sur les capacités de la carabine…et du tireur. J’ai toujours beaucoup d’appréhension à ce moment précis.

Premier petit tour en Brousse.
En deux heures à peine, toute la faune de cette partie du continent s’offre à nous. Je n’en crois pas mes yeux : Cobs de Buffon, Cobs Défassas, Guibs harnachés, Phacochères, Hippopotames, Cobs Reduncas, Kobas par troupeaux entiers, Eléphants par dizaines, Bubales Majors, Ourébis, Céphalophes, puis, dans le couchant, un troupeau de Buffles, certainement composé de plus d’une centaines de têtes, et que nous approcherons à moins de cent mètres. Nos premiers Buffles ! L’appareil photo ronronne de plaisir, la lumière est superbe. Rouges ou noirs, mâles, femelles, et petits, ils défilent devant nous, comme à la parade. Quelques uns font demi-tour, pour aller chercher, et replacer dans le troupeau, un veau retardataire dont nous entendions les beuglements. Leur organisation et leur nombre fait la force des Buffles.
Aussi discrètement que nous les avons approchés, nous quittons les animaux sans les inquiéter.
Le séjour commence très fort ! Ne manquent que les Lions, mais les traces sont bien visibles sur la piste…

Cet endroit est un paradis ! Les densités animales d’Afrique Australe enfin conjuguées à la chaleur des contacts avec les « vrais »Africains…J’ai une pensée attristée pour la Falémé sénégalaise, à cet autre paradis qu’elle aurait du être…

Mardi 18 février 2003. Singou, Mare aux Hippos.

Le soleil se lève à peine. La maraude automobile commence. La méthode de chasse est très proche de celle pratiquée dans les plaines d’Afrique australe : on cherche des traces sur la piste. Si celles-ci sont intéressantes, ou bien si on rencontre un animal porteur d’un trophée supposé correct, on saute de la voiture. Carabine, sac à dos, gourde d’eau fraîche, et c’est parti, pour dix minutes… ou pour 6 heures !

Comme hier, nous allons observer tous les gibiers de la zone. Mais une fois l’émerveillement passé, l’attention se concentre sur la taille et la beauté des trophées.
Un vieux Cob de Buffon, tête bizarde, une corne dirigée vers le sol, accompagné de son page nous observe. L’attitude des animaux par rapport au bruit du moteur est rassurante : pas de panique, ni de fuite précipitée, le territoire doit être calme.
Un grand Redunca somnole, couché dans les cendres qui recouvrent la terre par endroits, traces éphémères du dernier feu de Brousse, vite emportées par le vent.
Les Kobas commencent à apparaître avec les premières chaleurs.

Soudain, un rassemblement de Cobs de Buffon. Ces antilopes, superbes, sont souvent la proie des Lions, très présents à Singou , et sont donc constamment sur le qui-vive…La troupe semble importante, et un bon mâle est vite repéré. De profil, à 70 mètres, la cible est à priori immanquable. Et pourtant, le Cob démarre dans un nuage de poussière. J’ai bien entendu le bruit de l’impact. C’est à n’y rien comprendre ! J’aimerais aller voir l’endroit où se tenait le Cob, pour tenter de trouver des explications à mon échec, mais, comme toujours en Afrique, on court derrière le gibier…
Je suis seul à cavaler avec Salif. Alain, une jambe « raide », est resté sur les lieux du tir, occupé à se débarrasser d’un serpent sur lequel nous avons tous failli marcher !
On court toujours, sur la piste des Cobs. La hantise d’avoir blessé puis de perdre l’animal me tenaille.
Contact ! Les Cobs sont à deux cents mètres, à découvert. Le mâle est là, en retrait. On tente l’approche sur une zone sans végétation basse, seuls quelques buissons rabougris nous permettent de nous dissimuler vaguement. Cent mètres. Salif positionne le trépied de tir, mais le troupeau redémarre. Ma « victime » adopte un petit trot, et témoigne d’une vitalité rassurante. D’ailleurs Salif est formel : l’antilope va bien… Mais le pisteur veut insister, il faut « gagner » le Cob. Alors nous repartons sur les traces. Toujours à une allure soutenue…et sans boire !
Un mouvement, en limite de visibilité. Le mâle est arrêté. Plein travers, à cent mètres. Malgré les ondes de chaleur, mon réticule se positionne sur son épaule, le stecher est enclenché…et le Cob s’éloigne, ne me présentant plus comme cible que sa croupe, animée du balancement nerveux de la queue. Un autre que moi aurait considéré cette attitude comme une suprême marque de dédain…Un Texan aurait tiré…

On remballe. Le bilan est vite fait : il est plus de midi, le soleil est trop chaud. Pas d’eau, oubliée dans la précipitation du départ, et au moins quatre kilomètres pour regagner la voiture.

Une détonation sourde retentit au loin. Salif est persuadé qu’Alain chasse quelques pintades. Alors voilà, pendant que les uns cavalent derrière un Cob
« blessé » en suant sang et eau, les autres s’amusent à tirer les pintades ! J’ai hâte de retrouver mon guide préféré, pour lui faire part du fond de mes pensées…

Enfin, le Toyota. Boire. Le litre d’eau fraîche est englouti aussi rapidement qu’un petit whisky à l’apéro du soir. Je m’asperge la tête, les jambes et les bras. Il est temps, le « coup de chaud » n’est pas loin…
Et puis on rejoint le reste de l’équipe, et arrivent enfin les explications quant aux coups de feu, trois au total.
Alain, resté sur place après notre départ, a examiné l’endroit où se trouvait le Cob. Ma balle, déviée par une branche, a pourtant atteint sa cible. L’examen des traces a révélé que le Cob, blessé, est parti, seul, à l’opposé du troupeau. Du sang dans ses pas, du contenu stomacal, et Alain le relève une première fois, mais le loupe ! Puis le Cob, bourré d’adrénaline, encaisse deux balles de 458 avant de succomber…
Pendant ce temps, avec Salif, nous avons poursuivi le troupeau, et risqué un très involontaire doublé de Cobs de Buffon !

Même les pisteurs burkinabés peuvent se tromper, c’est plutôt rassurant…pour les petits chasseurs blancs !

Mercredi 19 février 2003. Singou, Mare de Ouamou.

Aujourd’hui, c’est le Buffle qu’on recherche.
Et d’après Salif, le troupeau, dont nous observons les traces dans le sable de la piste, est passé récemment. Il annonce une demie heure d’avance pour les animaux.

Tout le monde s’équipe, sans trop de paroles, ni de bruits inutiles, et la petite colonne s’enfonce dans la Brousse, suivant sans trop de difficultés les traces dans la poussière.
Le trajet des Buffles est ponctué de bouses de plus en plus fraîches d’après leur aspect, et de flaques d’urine qui n’ont pas fini d’être absorbées par le sol desséché. L’odeur des animaux est plus forte aussi.
Maintenant, un nuage de poussière flotte au dessus des pailles en limite de visibilité, des formes sombres apparaissent, des meuglements se font entendre. Nous sommes au contact de notre gibier. Un bref coup d’œil à ma montre : nous entamons la 29 ème minute de marche…Impressionnant ! La précision suisse chez un pisteur…je crois rêver. On est loin du « un peu beaucoup loin » auquel les pisteurs africains m’ont habitué ! La poésie y perd ce que l’efficacité y gagne…

D’un pas rapide, nous remontons le troupeau à bon vent. Il s’agit de repérer un mâle tirable, sans se faire remarquer.
Le vent est bon, et ne tournoie pas trop.
Nous devançons les animaux, pour nous cacher derrière une souche à demi calcinée, au beau milieu d’un grand espace dégagé de toute végétation basse par le dernier feu de brousse.
Après dix minutes d’attente, le troupeau arrive. Plus de soixante-dix bêtes, peut-être cent,« supposées » venir sur notre gauche, mais qui, en fait, avancent droit sur notre affût…bien frêle. Les Buffles de tête ne nous ont pas éventés, et le gros du troupeau s’avance maintenant à découvert. Le trépied de tir est en place, et le travail des pisteurs et du guide est maintenant de repérer un mâle porteur d’un trophée honorable. J’essaie moi-même d’y voir quelque chose, tout en restant recroquevillé derrière Alain, qui n’est pas bien grand…
Les Buffles continuent leur approche. Je vais bientôt, si j’étends le bras, pouvoir en toucher un…15 mètres, puis 10, puis 5…Toujours pas de mâle…Si, là ! Salif me le désigne du doigt au moment où le troupeau, nous ayant finalement éventés, démarre. Poussière, bruits, odeurs, impossible de tirer. Il faut tout recommencer.
Approches, affûts, jumelages. On court, cassé en deux. On rampe. A genoux. A plat ventre. Le soleil est maintenant brûlant et la carabine pèse deux tonnes…Plus ennuyeux, j’ai presque épuisé ma réserve d’eau. Le jeu a commencé à 7 h 30, et il est bientôt midi ! Nous sommes restés en permanence au contact des Buffles. Le travail des pisteurs est remarquable. Ils semblent penser Buffle.
La chaleur est maintenant insupportable, et le troupeau s’est finalement couché dans les pailles, preuve flagrante de notre discrétion. Mais impossible de retrouver notre proie !
La décision de quitter les lieux sans bruits inutiles conclut la chasse du matin.

Il faut maintenant retrouver le Toyota. Carabine à l’épaule, nez au vent, et yeux grands ouverts…
L’Afrique promet toujours des surprises, et le chemin du retour nous en réserve quelques unes. Des Kobas par dizaines vont saluer notre passage. Des grands troupeaux, composés essentiellement de femelles et de jeunes. Parfois, protégé par le nombre, un grand mâle se distingue. Trophée magnifique, tant de fois poursuivi en rêve…
Et puis, alors que le GPS d’Alain nous confirme que la distance entre la bière fraîche de la glacière et nos gosiers desséchés diminue, des Buffles.. !
Branle-bas de combat, cavalcade derrière un troupeau qui, de toute évidence, ne nous a pas vu, et compte se remiser à l’ombre, au frais d’un bako dont nous apercevons les grands arbres devant nous.

Silence total. La rivière est à sec, le sable protège notre progression. Il faut juste éviter les feuilles mortes qui croustilleraient comme des chips sous nos pas. La poussière flotte encore dans l’air. On attend. On écoute.
Les Buffles sont là, certains couchés. De temps en temps, le meuglement d’un veau retentit. Ce sont les petits qui ralentissent le troupeau, et qui l’obligent à ne pas trop s’éloigner des points d’eau.

Un mâle est repéré. Il est couché, à quinze mètres du tronc derrière lequel nous sommes cachés. Alain m’explique que son trophée est moyen. Sa tête, puis son encolure emplissent tout l’objectif de ma lunette. C’est aujourd’hui mercredi, deuxième jour de chasse dans le Singou. On peut encore chercher plus grand…
Le troupeau avance lentement, mon Buffle se lève calmement, le réticule suit ses mouvements. Sécurité. Le canon de la CZ se dirige à nouveau vers le soleil…
Le spectacle, à lui seul, valait le déplacement…alors aucun regret de ne pas avoir tiré. Encore un des « Big Five » qui se range dans mes souvenirs d’Afrique, entre les Rhinos de Namibie, les lions du Sénégal et les Eléphants du Kalahari.

Nous avons passé 7 heures « collés » aux Buffles, et le temps s’était arrêté.
« Poursuite, ce bonheur… » Hemingway avait tout compris.

Ce jour là, nous apercevrons encore deux solitaires, à la nuit tombante. L’approche dans les pailles, puis l’affût du haut d’un rocher ne donneront rien. Deux vieux malins, qui se couleront dans la végétation sans bruit, n’offrant leurs silhouettes sombres à nos regards que l’espace d’une seconde…
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