Chapitre I: La prison charnelle

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"Voilà bientôt vingt ans que Guillaume Vellin était dans l’état paralytique où nous le rencontrons au début de cette histoire. Le brave homme, qui n’était pourtant qu’à l’aube de ses cinquante cinq ans, ne pouvait plus bouger le moindre muscle de son corps. Ses proches ne savaient que faire depuis ces deux dernières décennies pour soigner leur parent ; mais les médecins qui l’avaient examiné étaient certainement plus désespérés et désemparés qu’eux. Aucun n’avait su découvrir l’origine de son mal soudain et les technologies de pointe ne furent pas plus à même de sonder son corps malade ou encore de faire parler ce cœur qui battait pourtant comme celui d’un jeune homme. Néanmoins certains d’entre eux se risquèrent à émettre des hypothèses qui surprirent beaucoup la famille du malade.
En effet, une partie des spécialistes qui s’étaient exprimés supposaient que cette immobilité avait été provoquée par une maladie ; d’autres pensaient qu’une peur incommensurable avait engendrée d’abord un mal inconnu, puis avait plongé son esprit dans un trouble indescriptible pour aboutir à son état actuel. D’ailleurs la famille confirma par la suite, les dires des premiers médecins car leur parent avait été frappé d’une fièvre terrible qui dura sept mois pleins à la suite de laquelle il se retrouva complètement paralysé. Mais tous furent d’accord, au désespoir de la famille, que le malheureux ne remuerait plus jamais un petit doigt.
De plus tous avaient refusé, malgré la demande, de lui administrer les puissants médicaments qui étaient efficaces sur les malades ayant un quelconque espoir de rédemption. Ils estimaient que cela l’aurait plus fait souffrir qu’autre chose. Il s’ensuivit une violente querelle entre les médecins et la famille, dont pourtant l’un des membres ambitionnait justement de servir le caducée. Au début, les praticiens le jugèrent totalement irresponsable, mais lui pardonnèrent presque aussitôt, dès qu’ils eurent appris que ce jeune homme étudiait encore la médecine. Ils ne se moquèrent pas pour autant de lui bien que l’envie leur en prenait.
La famille de Guillaume était en effet composée, à l’époque de cette histoire, de sa femme Joëlle qui s’occupait seule de lui, de deux filles ainsi que d’un fils. Sa fille aînée, Emeline, alors âgée de trente deux, ans, avait épousé un brillant ingénieur auquel elle avait donné un petit garçon. C’était une architecte reconnue et elle pouvait profiter des conseils de son mari.
Le fils de Guillaume, Antoine, était âgé de trente ans et allait bientôt prononcer le serment d’Hippocrate, juste avant de servir dans l’armée. Il portait fièrement son nom de famille depuis qu’on le considérait comme le chef de la maison.
Le jour où il avait annoncé non sans orgueil, à son père paralytique, qu’il avait été admis au concours de médecine du premier coup et qu’ainsi il allait pouvoir réaliser son rêve (se consacrer à des recherches sur la maladie de son aïeul), sa mère lui montra un papier que ce dernier avait rédigé. Pendant que son fils le lisait à haute voix, la dame grisonnante pleurait à chaude larme.
Au fur et à mesure de sa lecture, Antoine se demandait si son père n’avait pas eu une sorte de pressentiment concernant la survenue d’un grand malheur. La gorge serrée par l’émotion et accentuée par les larmes de sa mère, Antoine lisait les mots écrit sur le papier : « Si jamais il devait m’arriver un quelconque malheur, je voudrai que mes enfants soient heureux et que jamais on ne les séparât. Plus que tout, je désirerais qu’ils réussissent leur vie et qu’ils puissent faire ce qu’il leur plairait sans avoir de chagrin pour leur père qui les aime tant. »
Or le rêve du garçon était de s’engager dans l’armée, d’y faire carrière le plus brillamment possible et d’y laisser éventuellement la marque de son passage sous les drapeaux. A la suite de cette lecture, son premier réflexe avait été de laisser tomber ses études de médecine, mais sa mère l’en dissuada en affirmant que pour rien au monde son père n’aurait voulu qu’il abandonnât cette voie. Elle lui expliqua que son avenir allait ainsi être bien assuré et qu’il serait indépendant. Et pourtant, depuis qu’il avait pris conscience qu’il ne pourrait plus jamais partager de merveilleuses aventures de chasse avec son père, il aurait tant voulu découvrir l’origine du mal qui le rongeait !
Il se trouvait ainsi devant un terrible dilemme et trouva la solution à son problème grâce à son meilleur ami, également admis en deuxième année de médecine. Pourquoi ne mêlerait-il pas rêve et travail ? Pourquoi ne s’engagerait-il pas dans l’armée en tant que médecin militaire ? Lorsque cette idée lui fut suggérée, il sourit d’abord jusqu’aux oreilles puis se sentit complètement stupide de ne pas y avoir songé tout seul, plus tôt ! C’était l’évidence même. A compter de ce jour, il se consacra corps et âme à ses études, tant et si bien qu’il sortit major de sa promotion.
Sa mère en avait des larmes de joie.
Par la même occasion il influença sa jeune sœur Viviane à poursuivre elle aussi, des études supérieures alors qu’elle était presque décidée à les laisser tomber sur un coup de tête. Sa mère lui avait tellement remplis les oreilles avec le succès et la volonté de son frère, que, devenue jalouse, elle voulut lui montrer, à son tour, de quel bois elle se chauffait. De plus, bien qu’elle n’ait jamais voulut admettre que son frère avait toujours été pour elle un modèle, ces circonstances renforcèrent sa détermination.
Ses proches savaient de quoi elle était capable et personne ne fut surpris d’apprendre qu’elle était devenue, malgré son jeune âge, une botaniste accomplie. Son professeur lui demandait de l’accompagner à chacune de ses sorties et de ses réunions, pour la présenter à d’autres professionnels. En plus de cela, ce qui ne gâtait rien, c’était une très ravissante jeune fille de 28 ans et elle faisait littéralement tourner la tête à tous les garçons qu’elle croisait. "

Diana.

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"Malgré leur vie bien rangée et sans tracas, financièrement parlant, ce petit monde se faisait beaucoup de soucis à propos de la paralysie de leur père. Il se demandait combien de temps tout cela allait durer. Tous craignaient encore plus que leur mère ne fasse une dépression au seul contact de leur père muet.
Pour cette raison, Viviane avait décidé de rester avec ses parents dans la maison familiale. Elle pourrait ainsi aider sa mère dans les tâches ménagères et veiller sur son père. Sa mère, fut saisie d’une crise de conscience car elle craignait de gâcher le bonheur de sa fille à cause de cette situation. Elle la supplia de ne point s’occuper d’autre chose que de se trouver un mari. Elle ne pouvait se faire à l’idée que sa fille si charmante et si intelligente ne finisse vieille fille à force de repousser les avances de tous ces jeunes hommes issus de bonnes familles.
Dans un premier temps elle tint tête à sa mère ; mais les pleurs et les angoisses de la vieille dame prirent une telle ampleur qu’elle due finalement renoncer à son premier projet ; et en désespoir de cause, quitta le domicile familial.
Viviane trouva finalement un appartement non loin de chez ses parents et sa mère fut rassurée par cette démarche. C’est ainsi que six mois plus tard, elle se maria avec un homme d’affaires habitant la ville, ce qui l’obligea à quitter son village natal.
La vieille dame qui pourtant avait le cœur gros en apprenant son départ, ne le montra pas et bénit sa fille lors de son mariage. Ce dernier fut consommé quelques jours plus tard et neuf mois après, un petit garçon naquit. Le bonheur de ses enfants était complet, mais la vieille femme se retrouvait maintenant seule avec son mari. Souvent la solitude lui pesait. Il lui arrivait alors de ne pas prononcer le moindre mot durant une journée entière. Elle ignorait si son mari n’était pas en plus devenu sourd et, pour ne rien arranger, l’infirmière qui venait le soigner était très désagréable avec elle.
En fait, même s’il ne pouvait l’exprimer, Guillaume comprenait et par extension, souffrait de la situation dont il était en partie la cause…
Bien qu’il soit complètement paralysé et qu’il ne pu fermer les paupières ou simplement ouvrir la bouche, la plupart de ses sens demeuraient toujours fonctionnels. Il avait appris à dormir les yeux ouverts, si bien que ses proches ne savaient pas quand il se reposait ou pas. On lui avait posé une perfusion à vie, afin de l’hydrater et de l’alimenter. Mais un être humain ne peut vivre uniquement de glucose passé par voie intraveineuse, c’est pourquoi il recevait quotidiennement la visite d’une infirmière qui arrivait avec une valise pleine de différentes fioles contenant des molécules dont il ne connaissait rien. Sa femme n’était jamais là lorsque l’infirmière venait. Il savait qu’elle restait alors dans sa chambre . Il se sentait à chaque fois coupable de devoir faire subir ceci à la femme qu’il aimait. Ayant beaucoup maigrit, sa peau avait flétrie prématurément et ses cheveux étaient tombés. Il avait un aspect presque cadavérique et les personnes qui l’entouraient avaient du mal à cacher la répulsion qu’il leur inspirait.
Les médecins s’étaient demandés comment il faisait pour respirer, mais découvrirent vite que les seuls muscles, mis à part le cœur, qui avaient résistés étaient les muscles intercostaux. Le cœur n’avait pas ralentit sa frénésie et les muscles de ses côtes bougeaient tellement peu, que leurs mouvements étaient presque imperceptibles. Toutefois ce fut un grand espoir pour tout le monde : la vie ne l’avait pas quittée et elle ne le quitterait pas encore… Pour combien de temps, cela nul ne le savait.
Guillaume se disait qu’il en fallait peu pour que les gens qui l’entouraient soient heureux et qu’ils se cramponnaient vraiment à de très minces détails… Et pourtant lui seul savait ce qui l’avait réellement détruit. Oui, vraiment il aurait aimé partager avec ses proches le terrible évènement qui l’avait ainsi affecté.
Dorénavant il serait obligé d’admettre qu’il emporterait ce secret avec lui dans la tombe.
Lui seul savait que chacun des médecins qui l’avaient ausculté détenait plus ou moins la vérité quant à l’origine de l’état où il se trouvait. Même si ses nerfs ne pouvaient plus commander ses muscles, son cerveau prenait encore le dessus sur ses pensées. Et malgré tout ce que pouvait dire ses proches sur son amorphisme physique et psychique, il était parfaitement conscient. Si seulement son entourage avait pu se douter qu’il était toujours lucide ! Ainsi il en voulait aux différentes machines par lesquelles il était passé, ne n’avoir pas su montrer aux médecins qu’il y avait encore de l’activité sous son crâne nu !"

Diana.

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"Depuis vingt ans le même film passait inlassablement dans cet esprit enfermé dans une prison charnelle.
C’est pourquoi Guillaume se souvenait des différents épisodes qu’il avait vécut comme si c’était hier ! Cette découverte plus que surprenante ! Et ce fut à sa suite qu’il fut pris d’hallucinations, plus effrayantes les unes que les autres, pendant sept mois. Pourquoi n’était-il pas mort avant ! Rien au monde n’était comparable avec seulement un de ses cauchemars !
Il en avait perdu la raison à force de veillées et de médicaments principalement. Etait ensuite survenue une fièvre incommensurable ; il avait souvent pensé que l’Enfer ne pouvait être plus chaud et qu’il allait exploser tel un volcan afin de libérer tout le magma en fusion qu’il contenait en son sein. Il pensait mourir, mais le sort en avait décidé autrement.
C’est ainsi qu’un matin, après s’être tordu de douleur pendant des mois et des mois, il se réveilla paisiblement, trop paisiblement même pour que ce fût normal, mais totalement paralysé ! Sa femme avait tenté de le remuer en vain et pensant qu’il était mort, avait faillit s’évanouir d’épouvante.
Comment en était-il arrivé là ? Il n’en savait strictement rien ! Etait-ce La Fille qui lui avait jeté un sortilège ? Il en était presque sûr ! Pendant ces moments d’hallucinations il avait senti ses muscles, son sang, bref tout son être fondre et maintenant il se demandait comment il avait pu se tordre à la manière de la vermine. Pourtant il avait tenté de hurler à maintes reprises, comme pour cracher le mal qui se trouvait en lui, mais ses cordes vocales endolories ne pouvaient produire le moindre son.
Il comprenait à présent ce qu’avaient enduré les hommes, les femmes et les enfants de Pompéi lorsque la nuée ardente du Vésuve les avait frappés de plein fouet, les tuant après s’être insinuée au plus profond de leurs entrailles. Il n’en savait rien, mais il était convaincu qu’eux au moins n’avaient pas souffert aussi longtemps. Quelle injustice, mon Dieu ! Sa vie n’était plus que souffrance, non pas physique, mais morale. En effet, on aurait très bien pu lui couper une jambe sans anesthésie, il n’en aurait pas souffert d’avantage. Par contre il ressentait l’amour que lui portait son entourage et plus encore leurs peines. Au fur et à mesure que le temps passait, le premier faisait progressivement place au second dans le cœur de ses proches.
Comment un jeune homme, pleins de ressources avait-il pu se retrouver tel un mort vivant ? Lui qui aimait tant courir à travers les bois, poursuivre les animaux sauvages et déjouer leurs ruses ; comment pouvait-il être condamner à finir ses jours dans un misérable fauteuil ? Il se souvenait alors de ses anciens partenaires de chasse auxquels il en voulait beaucoup. Rien qu’à l’idée que ceux-ci puissent être en sécurité, bavardant joyeusement avec leur famille, il en était dégoûté ! Heureusement pour eux que Guillaume était emprisonné par son corps sinon il leur aurait déjà fait payer le prix. La vengeance n’est-elle pas un plat qui se mange froid ? Il serait même allé jusqu’à profaner les tombes de ses partenaires refroidis... Il se consolait toutefois en se disant que s’il y avait un bon Dieu quelque part, ceux là ne rencontreraient jamais Saint-Pierre et seraient condamnés à fouler les pavés construits par Lucifer.
C’était dans ce genre de moments, lorsqu’emporté par la colère, les souvenirs de cette histoire refaisaient surface de la mémoire de Guillaume."

Diana.

PAGE 4:(toujours en parlant de Guillaume)
"Né à Miellin, petit village situé près du ballon de Servance en Haute-Saône, il n’avait pas quitté son village natal. Passionné de chasse depuis sa plus tendre enfance, il accompagnait son père dès qu’il sut marcher. Son pays vallonné était composé principalement de très grands massifs forestiers et sur les plateaux de grandes plaines entrecoupées de nombreuses haies.
Chaque habitant cultivait sa parcelle de terrain et ainsi la monoculture avait encore épargné ce petit coin de paradis. Les grands-parents paternels de Guillaume possédaient une ferme à quatre kilomètres du village, près de Haut-du-Them-Château-Lambert. Le père de Guillaume était magistrat au parquet de Le Thillot. Ses deux frères étant morts en bas âge comme beaucoup d’enfants à cette époque. Il n’y avait pas d’autres héritiers potentiels et ainsi la ferme ne trouverait pas de successeur à la mort de ses propriétaires. Guillaume adorait venir en vacances chez ses grands-parents. Son papi l’initia même aux rudiments des travaux agricoles et lorsqu’il était chez lui, le petit garçon voulait s’occuper seul des animaux. Il était particulièrement attiré par les animaux de la basse-cour. L’enfant grandit dans un environnement serein et lorsqu’il fut en mesure de chasser seul, son grand-père lui réserva le droit de chasse, ce qui lui permit de chasser tant qu’il voulait sur les terres familiales. Fils unique, il était choyé tant par ses parents que par ses grands-parents. Mais son petit monde merveilleux s’écroula un soir d’hiver alors qu’il était âgé de 19 ans. Son père raccompagnait en automobile ses grands-parents, venus dîner chez lui, à Miellin. Malgré la courte distance, il fallait encore passer par des chemins de terre qui s’insinuaient entre les hauts cols de la montagne. Il avait gelé ce soir là et malgré toutes les précautions prises par le conducteur, la voiture avait dérapé, dans une descente, sur une plaque de verglas entrainant avec elle dans le précipice, tous ses occupants. Ils s’écrasèrent quelques centaines de mètres en contrebas et tous furent tués sur le coup.
Le lendemain matin, Guillaume demanda à sa mère si son père était rentré. Celle-ci lui répondit que non et lui dit qu’il avait certainement couché chez ses parents à cause du mauvais temps. Le surlendemain, voyant qu’il ne donnait toujours pas de nouvelles, la mère de Guillaume alerta les autorités et des recherches furent entreprises. Bien évidemment la voiture fut retrouvée avec ses occupants. Toute la famille pleura ses disparus. Le jeune homme faisant ses études et sa mère ne quittant plus le village par peur d’un nouvel accident, la ferme fut abandonnée. Pourtant la famille continua à payer les taxes foncières et ce qui restait d’argent permettait à peine de survivre.
Guillaume travaillait lorsqu’il n’étudiait pas et cela suffisait juste à subvenir à ses propres besoins. Bientôt, il fut contraint de vendre la ferme ainsi que les terres avoisinantes. Le jeune homme se jura de se réapproprier les terres de sa jeunesse lorsqu’il aurait une situation stable. Sa mère ne voulut pas de l’argent qu’avait rapporté la vente et le donna à son fils qui l’employa pour ses études.
C’est à contre cœur qu’il vit s’y installer un riche agriculteur, propriétaire de deux autres fermes non loin de là, un certain monsieur Romain Van Deli. Ce dernier était également un ancien ami de son père, mais ce n’était pas pour autant que Guillaume avait confiance en lui. Il était petit, bien enrobé, les cheveux roux foncés et une barbe grisonnante pendait sous son visage rond. Il était convaincu que l’agriculteur allait détruire le paradis cynégétique que ses grands-parents avaient entretenu pour leur petit-fils unique, mais il n’en fit rien. Et plus encore, il nomma le domaine le « Saint-Hubert », replanta d’autres haies et buissons propices aux petits animaux, sur les anciennes parcelles cultivées et laissées depuis en friche à la mort de leurs anciens propriétaires. Le gibier déjà présent, y proliféra d’autant plus, mais ceci attira de nombreux prédateurs contre lesquels Van Deli mena une guerre impitoyable. Guillaume, qui surveillait de loin le domaine, fut finalement obligé d’admettre qu’il avait à présent la conviction que Van Deli entretiendrait ce terrain dans l’esprit de chasse qu’il avait toujours connu : conserver un maximum de haies, faire un peu de polyculture, piéger et faire fleurir le plateau. C’était la seule consolation qu’il trouva. Tous les territoires de chasse alentours étaient parfaitement entretenus et les gens qui étaient responsables de la gestion étaient sérieux, ou presque… On soupçonnait quelque peu le gestionnaire du massif du ballon de Servance de braconnage, mais personne n’en avait la preuve…"
Diana.

Je n'aurai pas le temps de poster demain, alors je préfère le faire dès ce soir.
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"Une fois ses études de droit achevées, il se maria avec une fille originaire de Le Thillot, ville dans laquelle il effectuait ses études. Sa grande taille de jeune homme aux cheveux bruns foncés et aux yeux verts pétillants de malice, avaient plu à Joëlle, une jolie petite brune aux yeux bleus. Dès le premier regard, un peu comme dans un conte de fées, ils furent convaincus qu’ils feraient leur vie ensemble.
C’est aussi vers cette époque qu’il réussit à intégrer l’équipe de chasse dont Van Deli était le patron. C’était bien évidemment lui seul qui était détenteur du droit de chasse, mais il partageait ce droit avec douze membres permanents et quelques autres qui venaient soit pour l’approche, soit pour les battues d’automne. Maintenant Guillaume pouvait surveiller de l’intérieur les faits et gestes sur « son » domaine. Il parlait facilement, ce qui lui valut en l’espace de deux mois la sympathie de tous les membres permanents. D’ailleurs il voulait être respecté en temps que petit-fils des anciens propriétaires. Il considérait ainsi qu’on lui devait reconnaissance pour les bases qu’avaient posées ses aïeuls. Ces mêmes bases qui avaient servies à l’édification du petit paradis où ils aimaient tant chasser. Van Deli s’était également réservé le droit de chasse sur ses deux autres fermes et Guillaume trouvait que rien ne pouvait égaler, en matière de diversité florales et en faunistique sauvages, la ferme de ses grands-parents ! Il en était fier, mais ne le montrait pas devant ses partenaires.
L’association de chasse se nommait les « Amis de la Nature » et il était en l’occurrence inscrit dans ses statuts, qu’une réunion se tiendrait tous les trimestres. C’est d’ailleurs lors de l’une d’elle que la vie de Guillaume bascula à nouveau. Quand il y pensait…
Il avait su difficilement se remettre de la douleur infligée par la perte de ses parents, mais ce n’était rien comparé à ce nouvel effondrement de sa vie. Quand il arriva ce soir là à la ferme qu’il avait connu enfant, il fut toujours aussi surpris, comme au premier jour, de voir tous les changements dont elle avait fait l’objet au cours de ces dernières années. A la petite ferme rectangulaire, totalement en bois, comprenant une étable, une bergerie, un hangar ainsi que l’appartement où logeaient ses grands-parents, une autre aile avait été construite, lui donnant la forme d’un « L ». Des murs en bois, il ne restait que les encadrements, car Van Deli avait fait élever à leur place des murs en pierre. Il les avait fait ensuite peindre en vert printemps. Située au beau milieu de la propriété, cela donnait à l’endroit un air charmant. Il n’y avait pas de jardin et les buissons d’églantiers qui entouraient à moitié l’habitation, poussaient de telle sorte qu’ils laissaient seulement un endroit où parquer les voitures devant la maison. De nombreuses fenêtres, qui étaient sombres lorsqu’il arriva, essayaient de filtrer le peu de lumière qui parvenait jusqu’au logis car une régénération s’élevait de l’autre côté des églantiers. La ferme ressemblait à une véritablement maison forestière. Des massacres de cervidés trônaient au dessus des fenêtres du rez-de-chaussée.
Guillaume monta les quatre marches qui lui permettaient d’accéder au perron et deux minutes après qu’il eut croqué le marmot sur la porte d’entrée en chêne massif, Madame Van Deli vint lui ouvrir la porte du foyer. Elle le salua puis le pria de la suivre. Le couloir était plongé dans la pénombre, mais Guillaume pu distinguer divers massacres d’animaux en tout genre accrochés aux murs couleur crème. Ils marchaient sur un tapis rouge foncé et passèrent devant une glace, plusieurs tables basses sur lesquels des pots de fleurs étaient posés. Ils s’arrêtèrent devant une porte en bois sculptée. Elle était entrebâillée et laissait passer la seule lumière du couloir. C’était l’ancienne cuisine de ses grands-parents et le propriétaire en avait fait sa pièce de chasse. Madame Van Deli s’effaça devant lui pour le laisser entrer. Il consulta sa montre et remarquait qu’il était juste à l’heure ; ce qui n’empêchait pas tous les autres partenaires d’être déjà attablés. Ils devaient l’attendre depuis un certain temps car ils avaient au moins déjà entamé leur verre à moitié.
Lorsqu’il vit son dernier hôte sur le seuil de la porte, Van Deli se leva, un sourire accroché aux lèvres et se dirigea vers lui les bras ouverts pour l’accueillir. Ils se saluèrent et Van Deli lui indiqua la dernière chaise libre, dos à la porte, entre deux partenaires. Puis le hollandais alla reprendre sa place présidentielle au bout de la table en bois vernis. Avant de s’asseoir, Guillaume jeta un rapide coup d’œil autour de la table et fit un signe de tête à chacun des hommes en costume vert assis."
Diana.

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"Les murs étaient tapissés de vert, le plafond était également de la même couleur et des commodes ainsi que des tableaux représentants des scènes de chasse étaient la seule décoration de la pièce. Quatre lampes, réparties aux coins de la pièce l’éclairaient suffisamment. Se trouvaient assis sur les chaises au velours vert moelleux à partir de monsieur Van Deli, Arsène Glohen et Thibault Erwing, tous les deux médecins de campagne ; Robin Alvert puis Sylvain Kocar, chefs d’entreprises ; Armand Détain un chef infirmier ; Marcel Houver et Julien Frey, notaires à Le Thillot ; Victor Tentelin, ancien ingénieur agronome ; Thierry Vilmon un diplomate ; Fabien Srevinski, banquier à Miellin ; Hugues Talbort, un directeur d’agence d’assurance et enfin Emile Davon, rédacteur en chef d’un journal connu. Lui-même était assis entre Fabien et Hugues et lorsqu’il fut installé, Monsieur Van Deli pris la parole :
« Bonsoir Messieurs, je vous souhaite la bienvenue. C’est la première réunion que nous tenons ici cette année et je voudrais tout à l’heure vous parler de quelque chose d’important. Pour l’instant je rendrais compte des populations de gibier présentes sur les 2000 hectares que comptent les trois domaines. Ce comptage a été effectué au mois de Juillet, c’est-à-dire il y a un mois à peine. Sur 1500 hectares de forêt et de régénérations, 8 de prairie, 32 de haies et de friches et 10 hectares de cultures diverses, nous avons comptés avec les gardes nationaux 60 lièvres, 40 faisans coqs et poules et 31 compagnies de perdreaux, ceci pour le petit gibier. Nous sommes très satisfaits, les populations ont augmenté et cela est en partie le fruit du piégeage intensif que nous faisons depuis 12 ans. Vraiment ce serait trop bête de réduire à néant tous ces efforts, comme le voudraient certaines personnes. »
Il n’en était pas sûr, mais Guillaume aurai pu jurer que Fabien, assit à côté de lui et Sylvain avaient un peu rougis et abaissés leurs yeux vers la table. Van Deli feignit de ne pas les voir et continua :
«Pour ce qui est des chevreuils, nous avons compté 108 chevrettes, 130 faons accompagnant leur mère, 80 brocards. Une vingtaine de compagnies de sangliers, mais elles ne sont pas toutes sédentarisées sur les domaines et beaucoup tournent dans les massifs environnants. Ne croyez pas que les compagnies soient grosses. Quelques unes oui, mais la plupart sont constituées de quatre - cinq individus. De plus il est fort possible que nous comptions plusieurs fois de suite la même compagnie alors, du calme Messieurs ! »
Un murmure d’indignation s’était élevé autour de la table, les partenaires pensaient qu’il y avait plus de compagnies que cela. Guillaume les comprenait, ce chiffre l’interpelait tout autant. Van Deli ne fut point étonné de la réaction des associés et ne se laissa donc pas intimider par les murmures. Il conservait son calme habituel.
« Nous avons compté une seule fois chaque compagnie que nous avons pu distinguer ! Alors s’il-vous-plait épargnez-moi vos jérémiades. Rassurez-vous nous n’avons certainement pas compté toutes les compagnies qui viennent chez nous. Et puis vous devriez-être content, on aura plus de petit gibier ! Mais, Bon Dieu Messieurs : les sangliers mangent tout ce qu’ils peuvent attraper et les oiseaux qui nichent au sol ne font pas exception. Peut être cela vous fera plaisir de savoir que nous avons également compté quelques bons solitaires. Et puis encore mieux, il y a au moins une harde d’une vingtaine de biches et une seconde d’une dizaine de cerfs qui ont échappées l’année dernière aux canons destructeurs des gardes forestiers. Le petit bémol, c’est que ces hardes ne sont que de passage sur le domaine même. La grande place de brame se situant chez notre « chère » voisine… »
A ce mot, la mine déjà sombre des partenaires, se renfrogna un peu plus. Guillaume les regarda en même temps d’un air inquiet et interrogateur. Il avait peu entendu parler de leur voisine et ne l’avait même jamais vu, alors que tous avaient insisté pour que Guillaume soit présenté aux autres voisins. Et maintenant qu’on soulevait le problème, il était avide d’en savoir davantage. Pourquoi lui en avait-on si peu parlé ? Il connaissait de longue date certains des voisins de ce domaine ; car aucun n’avait changé depuis qu’il était gamin, exception faite de cette femme. D’ailleurs l’équipe de chasse veillait à entretenir de bonnes relations de voisinage ne serait-ce, d’après Van Deli, que pour assurer une bonne gestion cynégétique."
Diana.

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"Guillaume considérait qu’il avait entièrement raison et ne comprenait pas pourquoi ils étaient aussi froids et distants avec cette dame. Est-ce parce qu’elle était une femme ? Guillaume ne le pensait pas ; car ces hommes qu’ils côtoyaient étaient de parfaits gentlemen et considéraient les femmes comme leurs égales. Y avait-il là-dessous un secret qu’il ne devait pas connaître ? Après un rapide coup d’œil autour de la table, Van Deli repris la parole :
« Je n’apprendrais à personne, sauf à Guillaume, les mystérieuses affaires qui entourent cette immense chasse. Mais que diable veut dire un tel territoire géré par une seule et même femme ! Encore pis ! Elle a pris pour associés d’autres femmes !
- Mais une telle société n’existait pas du temps de mes grands-parents ! s’étonna Guillaume. Et vous ne m’en avez jamais parlé !
- C’est normal, lui répondit Arsène, la p’tite dame qui est propriétaire de ce lot, n’avait, il y a encore douze ans de cela, qu’un petit territoire de vingt-cinq hectares d’un seul tenant en Alsace, situé à cinquante kilomètres d’ici. Elle pu apparemment en faire une réserve. Maintenant, voyez les progrès : elle possède 7500 hectares de bois, de plaines, etc.… Il semblerait même qu’elle fasse la guerre aux agriculteurs pour garder ne serait-ce qu’un petit bout de haie. Tout ce que je viens de vous raconter là, je le sais de par mes clients. »
Au chiffre annoncé, Guillaume avala sa salive de travers et manqua s’étouffer. Elle était partie de rien et semblait tout prendre, telle une vague qui entraine avec elle tout ce qui se trouve sur son passage. Incroyable ! N’ayant pas ressenti la même émotion que Guillaume, Thierry pris la parole à la suite de son ami :
« En effet, c’est presque tout ce que nous avons pu savoir jusqu’à maintenant, le reste demeure entièrement obscur… Comment a-t-elle obtenu ces territoires ? Avec de l’argent ? Alors d’où l’a-t-elle sorti? Quels sont ses prochains projets ? Nous n’en savons rien !
- Il y a peut être plus important que cela, repris Arsène. A quoi ressemble l’ennemie ? D’après mes clients agriculteurs qui ont eu affaire à elle, elle correspondait avec eux par lettre et jamais ils n’ont vu l’adresse de l’expéditrice. A chaque fois le lieu était différent. En fait personne n’a jamais pu l’approcher et…
- L’administration la connaît à peine, continua Hugues.
- Et elle ne semble pas avoir touché une fortune lui permettant d’acquérir tous les terrains qu’elle possède. renchérit Marcel.
-Je me demande vraiment quel est son secret ! s’exclama Victor.
-Vous aussi ? demanda Armand en se tournant vers Victor. Surtout qu’il faut savoir gérer un tel espace…
-Je ne vous le fait pas dire mon cher ! dit Emile. Elle doit certainement avoir une poigne de fer… »
La pièce fut vite remplie d’un brouhaha assourdissant. Guillaume fut frappé de stupeur. Avec quel engouement ces hommes en apparence si calme, s’étaient-ils emportés lorsqu’on avait parlé de cette femme ! Ils changeaient si facilement de masque ; les hommes muets avaient vu leurs langues se délier d’un seul coup et Guillaume pensait que c’était là un mauvais présage. Il se retrouvait seul au milieu de cette cacophonie dont il ne comprenait pas la motivation. Le tumulte créé par la conversation animée tintait encore aux oreilles de Guillaume lorsque Van Deli repris la parole :
« Messieurs reprenez votre calme, je vous prie. Vous allez traumatiser notre nouveau venu. dit-il d’un ton un peu moqueur, en se tournant vers Guillaume. Toutefois ce qui m’inquiète le plus c’est que cette femme « surnaturelle », disons le mot, se trouve désormais aux portes de ce domaine et je sens qu’elle le convoite. Vous êtes d’accord avec moi pour que nous ne nous laissions pas faire ! »
En même temps qu’il dit cela, il se leva et frappa du poing sur la table. Sur son visage était inscrite une expression de très grande détermination. Guillaume tressaillit un peu, il n’avait jamais vu, de près ou de loin, Monsieur Van Deli dans un tel état. Il se demanda comment tant de haine pouvait émaner de ce petit bonhomme à l’apparence douce, en même temps qu’il comprit très vite que le maître actuel des lieux n’allait pour rien au monde, se laisser faire."
Diana.

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"Cette femme devait-être très puissante, car elle inspirait de la peur, à ces hommes sévères et riches, comme le prouvait l’agitation qui avait suivie la seule mention de son existence. Van Deli souffla quelque instants comme un buffle, au point que Guillaume n’aurait pas été surpris de voir des volutes de fumées s’échapper des oreilles du président. Les dents serrées, il regardait fixement son poing fermé sur la table et murmurait : « Non elle n’aura pas le coin de paradis que je chéris plus que tout depuis douze ans ! Je le jure ! Qu’on me traite de jaloux, d’avare… qu’importe, elle ne l’aura pas ! » Les partenaires regardaient d’un air inquiet Van Deli. Apparemment, ils avaient du mal à croire qu’il prendrait cette affaire tellement à cœur et que cela le rendrait comme fou.
Le calme revint aussi soudainement qu’était apparu cet accès de rage, Van Deli s’assit à nouveau et poursuivit :
« C’est pour cela que nous avons pris notre décision… annonça-t-il d’une voix grave. »
Il s’arrêta à nouveau, se tourna vers les partenaires, autres que Guillaume, qui avaient derechef baissé la tête et regardaient leur verre :
« Guillaume, comme je viens de le dire, nous avons pris une décision, et elle vous concerne… En effet, nous voulons que vous découvriez qui est réellement cette femme et quels sont ses projets !
- Quelles sont les ressources dont elle dispose, rajouta Thierry.
- Une chose après l’autre, repris Van Deli avec un petit sourire gêné.
- Et pourquoi pas tout en même temps comme vous vouliez le faire d’abord ? demanda Thierry.
- Chut ! Sifflèrent ses 11 camarades en se tournant tous d’un même mouvement vers le bavard.
- Que diable cela veut-il dire ? S’exclama Guillaume en se levant. Vous essayez peut être de me manipuler comme un vulgaire pantin ?
- Voyons vous vous faites du mal en disant cela. dit ironiquement Van Deli. Nous vous demandons un petit service que vous ne pourriez refuser !
- Et bien vous vous trompez ! Je refuse net sans vouloir savoir ce que vous me voulez !
- Impossible, vous ne pouvez refuser, rétorqua méchamment Van Deli, nous avons de puissants moyens que nous utiliserons sans ménagement s’il le fallait.
- Des paroles et du chantage, c’est tout ce dont vous êtes capable ! S’emporta Guillaume.
- Vous le découvrirez bien assez tôt si vous refusez de nous obéir. Oublieriez-vous facilement vos charmants enfants dont vous me parlez si souvent ? »
Guillaume ne sut que répondre et après quelques instants de réflexions, il fut contraint de reconnaître qu’il était à leur merci. La menace était trop grande. Ils avaient trouvé son talon d’Achille, l’amour qu’il portait à ses enfants :
« Des monstres ! Voilà ce que vous êtes réellement. murmura Guillaume en se laissant tomber sur la chaise.
- Voilà qui est mieux, n’est-ce pas ? Lui répondit l’autre.
- Je suis peut-être contraint d’accepter, dit Guillaume en relevant les yeux, mais je n’en pense pas moins !
- Comme il vous plaira Monsieur le magistrat. Je vais employer une petite expression bien de votre monde : « Toutes paroles pourrait être retenue contre vous ». Cette petite question délicate réglée, nous pouvons passer à autre chose…
- Que dois-je faire ? demanda sèchement Guillaume. C’est tout ce que je veux savoir !
- En gros découvrir qui est cette femme, lui répondit Van Deli.
- Mais plus précisément… continua le jeune homme.
- Essayez ensuite de l’approcher afin de lui soutirer quelques informations quant à ses moyens d’action et ses projets. Je vous préviens que ce ne sera pas chose facile. Déclara gravement Van Deli.
- Je suis flatté que vous daigniez me prévenir que ce sera dangereux… dit ironiquement Guillaume en croisant les bras.
- Une dernière petite précision qui, comme la précédente, ne sera certainement pas de trop… Commença Van Deli. Soyez discret et agissez seul. En clair ne prévenez pas la police, nous voudrions régler cette affaire sans l’aide d’un tiers… Pour l’instant vous pouvez disposer, dit-il en s’adressant à Guillaume, la réunion est terminée. »"
Diana.

PAGE 9:
"Sans ajouter un mot, ni même saluer ces sournois personnages, Guillaume se leva et sortit de la pièce. Il avait les lèvres pincées et les sourcils froncés. Il comprenait maintenant mieux, les attitudes doucereuses de ses partenaires, pourquoi ils avaient été si gentils avec un nouvel arrivant. Et lui qui avait été trop bête pour croire qu’on le vénérait comme pionner de ce domaine reconvertit pour la chasse. Au contraire ! Ils l’avaient d’abord bien accueilli, avaient été très gentil, pour finalement mieux le frapper dans le dos ! Il se sentait maintenant comme une marionnette, comme une mouche prise dans la toile de l’araignée. Il traversa très vite le couloir et une fois sorti de cette maison devenue inhospitalière, s’arrêta et respira profondément.
Vraiment, l’air extérieur était plus pur que celui de cette maison… Une fois dans sa voiture, avant de mettre le contact, il réfléchit. Devrait-il parler de cette mission à son épouse ? Cela l’inquièterait à coup sur et elle irait en parler à la police. Il s’ensuivrait de fâcheuses conséquences, les conspirateurs le lui avaient promis… Et pourtant il ne pouvait se résoudre à lui mentir et à faire comme si de rien n’était… Il soupira se demandant comment il pourrait mener à bien cette enquête en toute discrétion, sans éveiller le moindre soupçon. Cela lui semblait tellement difficile !
Il leva les yeux au ciel, mais ne remarqua pas tout de suite que les étoiles brillaient déjà. Il se retourna une dernière fois vers la vieille demeure avant de s’engager dans la nuit."
Diana.


Chapitre I fini. Merci pour votre soutien !

Un reel plaisir à découvrir ton talent d'écrivain.Vivement la suite et si tu le fais éditer n'oublie pas de prévenir.

Maintenant le chapitre 2 Diana !

C'est bien ecrit !

Salut,Diana

bravo pour ce premier chapitre

La suite!

c est ta faute dédé , c est toi qui a eu l idée de mettre une page par jour :lol:mais mon petit cerveau ne se rappelle pas ce qu il a lu le jour précédent

Macgyver13 a dit :

Citation :

lol:mais mon petit cerveau ne se rappelle pas ce qu il a lu le jour précédent

ça s'appelle prendre une cuite ça mon bon Mac .....

Je me rappelle aussi une chose dans le même genre ....
C'était un soir très tard en sortant d'une boite pourrie d'Afrique du Sud , j'étais accompagné d'une gazelle que j'avais attrapé avec deux pas de danse que m'avais enseigné Johnny Clegg ,
la pauvre petite , je l'avais salement amocher , j'ai du appeler le SAMU , bilan pour elle un léger traumatisme facial ,
Heureusement pour moi , elle ne se souvenait plus de mon nom ......

Enfin c'est une histoire que j'essayerai de vous narrer plus tard quand je me rappellerai son Prénom ...........................................................

Merci à tous !

y a pas de lecture aujourdhui ??? diana est en gréve ?

Bientôt la rentrée et encore pas mal de truc à faire... Désolée!

Tant pis, ça va maintenir suspence.

Et pourtant , y en a encore sous le pied ...