Bon, allez...pendant que c'est encore chaud !
République d'Afrique du Sud, avril 2009.Retour au Kalahari ! Le désert vivant, pays des Bushmen et de l'Oryx Gemsbok ! C'est la troisième fois que je foule le sable rouge, avec cette fois mon complice habituel JB, ses 2 amis chasseurs JP et G, et toute ma petite famille, dernier-né compris...Autant vous dire qu'entre les coups de carabine et les âneries du Petit, ça va réveiller la savane...
Départ Paris à 20 h, arrivée au lodge à 22 h 30...le lendemain, après un passage par Madrid, Jobourg et Kimberley ! Le désert, ça se mérite...
Comme d'habitude, le personnel est charmant, et aux petits soins. Présentations, installation, rencontre avec les P.H., diner rapide et au lit...La chasse ici commence tard, la nuit sera donc réparatrice.
JP et G mettent pour la première fois les pieds en Afrique. J'ai insisté sur le fait que la RSA n'est qu'un aspect de la chasse africaine, idéal pour débuter, mais vite "artificiel". C'est cependant une étape incontournable, puisque certaines antilopes, comme le Gnou noir ou le Blesbok sont endémiques.
Le lodge est « grand confort », la nourriture digne d'un grand restaurant. Une piscine et un bar complètent le dispositif, de quoi se retaper après la chasse !
Premier jourJ'accompagne G. Je sers à la fois de guide, de traducteur...et j'essaie de chasser un peu quand même...La technique est la suivante : maraude motorisée, repérage, approche et éventuellement, tir. Le biotope et le comportement des animaux sont tels que la seule approche pédestre est déprimante et stérile.
G. découvre des animaux dont il ne soupçonnait pas l'existence, et dont il ignore tout. La première partie de la matinée se passe donc à lui nommer les gibiers que nous rencontrons. Une première approche sur Oryx ne donnera rien, l'animal ayant remarqué qu'il était suivi..à la faveur d'une saute de vent !
J'aperçois un Blesbok. Le PH le déclare indésirable dans cette zone, et me demande de le l'éliminer absolument. Approche, disparition de la bestiole, jumelage...Trahi par son front blanc, je le retrouve à 300 m de là, à nous observer également ! Manoeuvre de contournement à bon vent, et Blesbok en vue...qui se couche derrière une trochée d'acacias ! Impossible de tirer. D'ailleurs, je le distingue à peine...Trépied, attente...Sifflement du guide ! L'animal se lève, ne sait quel parti prendre...et sort sur la gauche quand je l'attend à droite. La Sako .375 HH tonne, et la balle se perd dans les épineux ! Je recharge, et tente un "Texas Heart Shot" sur le Blesbok qui démarre. On entend clairement l'impact dans l'animal, qui s'effondre finalement. Ouf...Félicitations du PH.
Blesbok chargé, nous continuons la maraude. Un troupeau de Gnous noirs est aperçu. Belle approche sur un groupe d'une quinzaine d'animaux. Un très bon mâle, jusqu'alors invisible, apparaît derrière les buissons. Longue attente...Le troupeau bouge, une femelle regarde avec insistance dans notre direction. Le mâle disparaît dans les herbes hautes et les épineux...puis réapparaît à 30 m ! Tir de G. Son premier tir sur un animal africain, avec une .375 HH, s'il vous plaît ! Belle entrée dans la Légende ! Le Gnou s'enfuit à l'impact, et se couche à 150 m. Très bon trophée, SCI ( ça, c'est pas trop difficile ) et surtout RW !
Deuxième jourJe fais cette fois équipe avec JB qui, armé de son .470 NE, entend chasser « à l'ancienne » les 2 animaux les plus méfiants de la zone, le Zèbre et la Girafe. Bref, on chasse le tapis, en invoquant autant St Maclou que St Hubert...
Girafes ! Paradoxalement presques invisibles dans le Bush, les animaux démarrent. Il sera très, très difficile de les surprendre. Nombreuses approches, un loupé mémorable avec départs simultanés des 2 coups de l'Express...et enfin, un vieux mâle Girafe est à peu près à portée de tir. Premier impact dans l'épaule : le tir parfait, mais la bestiole ne s'arrête pas...A la course, 3 autres balles seront nécessaires pour coucher l'animal, particulièrement résistant. A terre, la Girafe est presque plus impressionnante. Et dire qu'il va falloir la charger à l'arrière du Pick-up...
Le chargement de la Girafe nécessitera 8 hommes, 2 véhicules, et 2 heures en plein soleil...
Je profite des quelques heures de jour qui me restent pour prendre un bon Bubale rouge. Longue approche d'un groupe de 8 mâles. Fenêtre de tir très réduite, entre 2 arbres à 120 m. Une balle de coeur ( heureuse, je pense...) me permet d'utiliser pour la première fois la très agréable Musgrave sud-africaine de mon PH, en calibre 30-06 Springfield. Une excellente carabine, visiblement âgée, et dotée du gros extracteur Mauser. D'ailleurs c'est simple, je ne vais plus la lâcher du séjour..!
Pendant ce temps, l'ami JB blesse un Gnou noir. Malgré le .470, et la science des pisteurs bushmen, l'animal n'a pas été retrouvé avant la nuit...
Troisième jourNous quadrillons, perchés dans un Unimog, la zone où le Gnou a été perdu. Chance ! Au bout de 30 minutes, l'animal est relevé, et proprement servi par notre canonnier !
J'aimerais maintenant trouver un bon Koudou, et surtout offrir à Morgane, ma fille, sa première Antilope.
Météo perturbée, du vent, des nuages... Il fait froid et il tombe même quelques gouttes de pluie.
Approche délicate sur un Springbok qui nous regarde. Nous sommes à genoux, en plein découvert, et Morgane s'appuie pour prendre sa visée, sur l'épaule du PH. Très longue attente. L'Antilope finalement, se remet à brouter...Au moment où je vais dire à ma fille de ne pas tirer, l'animal restant de face à plus de 100 m, la détonation me surprend ! La seule blessure relevée sera celle constatée sur l'orgueil de Morgane...
Enfin, des Koudous ! Nous cherchons les hardes de femelles. C'est le rut, et les mâles se rapprochent...Quelques jeunes mâles sans intérêt rôdent. Nous tentons quelques approches, surtout pour essayer d'apercevoir un de ces grands Fantômes Gris, mais en vain. La partie n'est pas gagnée...même si nous avons réussi à localiser un groupe.
Sur le chemin du retour, tir « sanitaire » d'un jeune Impala, à la patte arrière cassée.
JP et G se régalent, et ont à leur actif Oryx, Springbok et Blesbok !
Suite au prochain épisode...