Bon, allez, c'est pour vous. Je mettrai les photos plus tard.
Campement du Lion, Burkina Faso, février 2015.
Chroniques d’une semaine (extra)ordinaire.Glaeser Conradie est un guide de chasse Sud-Africain, bien implanté au Burkina Faso où il collabore depuis plusieurs années avec Frank Alain KABORE, concessionnaire de la plus grande zone de chasse du Pays. L’essentiel de la clientèle de Glaeser est anglophile, et il est, pour ses clients ne parlant que la langue de Shakespeare, la seule porte d’accès au monde de la Grande Chasse en Afrique de l’Ouest.
Pour ma part, chasseur et ami de longue date du PH, je donne un coup de main, à sa demande : je traduis, bien qu’il puisse s’exprimer en parfait Franglais, j’accompagne, je sécurise, je veille au grain, bref, j’aide au bon déroulement des séjours.
Ce récit relate les évènements, petits ou grands, de onze jours de Chasses au Campement du Lion.
Dimanche 22 février18 heures. 4 clients Suédois viennent d’arriver. Habitués à la rigueur des safaris en Afrique Australe, ils sont un peu décontenancés…par l’organisation, disons, plutôt bon enfant.
3 Gin Tonic plus tard, la glace ayant fondu, nos blonds Vikings entonnent en chœur des chants de la Baltique, d’une légèreté toute nordique jusque tard dans la nuit !
Le Personnel du camp est heureux d’avoir enfin un peu d’animation, les chasseurs français ayant préféré différer leur venue, faisant preuve cette année d’une frilosité certaine…
En ce qui nous concerne, impossible de ne pas revenir chaque année ! Comme si trois barbus en tongs dans un pick-up et une rumeur à propos d’un hypothétique risque de contagion allaient nous empêcher de courir la Brousse !
Lundi 23 févrierCe matin, carabines réglées, départ pour la Brousse. Les équipes se constituent : JB, ami de toujours et chasseur émérite, accompagnera à la chasse au Buffle Jonas, dont les tatouages sur tout le corps impressionnent fortement les pisteurs. Léopard sur le biceps droit, portrait de son fils sur l’avant-bras gauche, motifs ethniques sur les mollets, il ne manque plus qu’un tatouage représentant la prise de la smala d'Abd El Kader par les troupes du Duc d'Aumale sur la cuisse droite pour que le tableau soit complet !
Glaeser guidera Paul et Sten, également à la recherche de Buffles et d’Antilopes Rouannes.
Je guiderai Björn, la soixantaine, à la recherche d’un Koba et d’un Cob de Buffon, avec Michel, De Gaulle, qui a bien failli servir de repas à un Lion blessé l’an passé, et Daniel, le pisteur des Eaux et Forêts. Bref, mon équipe habituelle, mes complices depuis maintenant plusieurs années.
Notre chasseur est équipé d’une étonnante Carl Gustav de compétition surmontée d’une monstrueuse 6-24x72, avec crosse sur-mesure, en calibre 300 WM, une arme d’extra-terrestre dans ce coin de brousse, et qui n’en finit pas d’étonner les pisteurs. Björn est un tireur sportif, je n’ai aucun doute quant à la précision de son tir. Par contre, question rapidité, faudra voir…
8 heures. 1er contact avec un Cob de Buffon. L’équipe se règle, et se dirige en file indienne vers un mâle porteur d’un joli trophée. Petite approche à vue. L’animal semble vouloir mettre fin à ses jours :
à l’arrêt, plein travers, à 30 mètres ! De Gaulle (mon pisteur, pas le Général…) positionne le trépied, Björn prend la visée. Le Cob est immobile. Björn aussi…2 minutes passent. Au bout de 3 minutes, je tente un délicat « you can shoot, now ». Pas de réaction. Ou plutôt si, celle du Cob de Buffon, qui retrouve goût à la vie, et disparait dans un nuage de poussière…Aussi zen qu’un moine bouddhiste en stage d’insertion dans une lamaserie tibétaine, je tente un « There was a problem ? » diplomatique. Björn m’explique sans sourciller qu’il n’était pas prêt…
9 heures. Koba ! Tout le monde descend, s’équipe, et prend la trace. Un quart d’heure plus tard, on tombe nez à truffe…avec un Cob de Buffon. Bis repetita : approche, trépied…et tir ! Hélas, cette fois, deux mètres devant l’antilope ! Incompréhensible ! Mine déconfite du chasseur, et incrédulité des pisteurs, qui voyaient déjà le foie du Cob grillé au feu de bois à midi. Moral dans les Pataugas, on retourne à la voiture. Tous les chasseurs d’Afrique connaissent ces moments de grande solitude, où la carabine pèse soudain une tonne sur l’épaule, où on évite le regard des pisteurs, et où on se demande ce qu’on fait perdu en Brousse sous un soleil de plomb au lieu de siroter un verre de vin chaud sur la terrasse d’un restaurant d’altitude à Courchevel…
Il s’agit alors de rassurer tout le monde : on fait une pause, une feuille de papier WC est accrochée sur un tronc de baobab. Distance : 110 pas. Björn s’installe. Le trépied est stabilisé. Visée. Boum ! La cible est transpercée en plein centre, un tir parfait ! Mon tireur est serein, regonflé à bloc. La balistique est au chasseur ce que le lampadaire est à l’ivrogne : ça le soutient finalement plus que ça ne l’éclaire…
Nous repartons donc en chasse, totalement confiants !
Toute la faune de la zone défile sous les yeux de Björn : Buffles, Kobas, Eléphants, Hippopotames, Cobs De Fassa, Bubales, Cobs des Roseaux, Guibs…
16 heures. Tir chirurgical d’un très beau Cob de Buffon, ¾ face, à une distance d’environ 100 mètres, après une très belle approche. L’animal reste sur place. Björn semble très satisfait, mais reste impassible. Un iceberg, mon Suédois…
Mardi 24 févrierLes autres équipes n’ont rien tiré la veille, la pression est de leur côté !
Pour nous, retour en Brousse, à la recherche d’un Koba, solitaire de préférence.
A 7 heures 30, Buffles. Au moins 100 bêtes.
A 9 heures, Buffles. 3 mâles en goguette, dont un très beau trophée.
A 11 heures, Koba. Loin, très loin devant.
On prend la trace, l’animal ayant fui d’un galop plutôt « nonchalant », que nous espérons de courte durée… Carabine, jumelles, trépied, bouteilles d’eau. Le soleil a déjà la volonté de nous assommer.
35 minutes plus tard, nous sommes en vue de l’Antilope. Peu de couvert, quelques buissons, 3 arbustes et quelques touffes éparses d’herbe jaunie. L’objet de nos désirs marche, hésite, zigzague…et disparaît !
C’est incompréhensible, une des plus grosses antilopes d’Afrique vient de s’évaporer sous nos yeux, à 100 mètres de nous, alors que l’herbe ne dépasse pas 20 centimètres de hauteur ! Michel, De Gaulle et moi sommes pantois.
Incrédules, on avance jusqu’au lieu de la disparition, et là, une part du mystère se lève : insoupçonnables jusqu’à lors, de petits canyons, profonds d’environ 2 mètres, creusés dans la latérite rouge par des dernières pluies, ont permis à notre Koba de se défiler discrètement. Mais où est-il passé ? Malgré ses 250 kg, notre hippotrague n’a pas laissé de traces sur ce sol dur. Et le soleil qui maintenant nous mord la peau. Björn a trempé sa chemise, et bu une bouteille d’eau. On tourne, on vire, à la recherche du moindre indice dans ce décor de Western, et finalement…c’est l’Antilope qui vient à notre rencontre ! Le trophée, sans être le record du monde, est représentatif et surtout, amplement mérité puisque porteur de souvenir. Trépied. Une première, puis une deuxième balle couchent définitivement ce fantôme rouan.
Mercredi 25 févrierLes autres équipes n’ont toujours rien tiré, malgré de nombreuses tentatives. C’est donc sourire aux lèvres, torse bombé et regard fixé sur la ligne bleue…du Niger, que j’attends mon « client » au petit déjeuner. Nous avons longtemps parlé de Buffles hier, et Björn était réellement impressionné par les densités présentes sur la zone. Son plan de chasse étant rempli, mon Viking m’a annoncé hier soir, entre deux whiskies et un verre de JägerMeister (Mon Dieu, quelle horreur…), qu’il allait demander au concessionnaire de la zone l’autorisation de tirer un animal supplémentaire.
Je tombe donc des nues quand il m’annonce, toujours impassible, qu’aujourd’hui, nous nous consacrerons à la quête…d’un Ourébi !!!! J’attendais le meilleur Champagne, et voilà qu’on me sert un mauvais Crémant !
Après avoir réussi difficilement à motiver mes troupes, plus habituées à courir le Buffle ou à pister le Lion qu’à marauder 6 kg de rôti, nous entrons en Brousse comme d’autres entrent en religion, avec abnégation et don de soi…
Evidemment, au bout d’une demi-heure, un troupeau de Buffles nous nargue. Un beau mâle rouge nous toise, à 150 m. Affichant volontairement le plus grand mépris à leur égard, et malgré l’œil suppliant de Michel, nous les ignorons…
La journée se déroule très, très calmement. Nous croisons quelques Ourébis, mais aucun ne daigne nous laisser une chance. Ces mini-Antilopes semblent survoltées, cavalent comme des dératées, ne touchant terre que dans des explosions de poussière ! Nous tenterons une seule approche, sur un joli mâle qui s’évanouira dans les pailles…
Il faut dire que notre progression dans ce biotope difficile n’est pas un modèle de discrétion, et notre équipe de guerriers est à la chasse à l’Ourébi ce que Wagner est à la musique de chambre…
Retour au camp. Michel stoppe le Toyota : Buffles ! Incroyable, un troupeau de plus de 100 têtes traverse la piste au pas, à 50 mètres devant le véhicule ! Un peu frustré, j’interpelle Björn: « Do you want to shoot a Buffalo? » Réponse lapidaire dudit Björn, qui, pour l’occasion, et vu l’enjeu, rompt son vœu de silence : “Yes.”
Dans la foulée, commentaire avisé mais plutôt bougon de Michel : “Et c’est maintenant qu’il le dit ?”
L’heure tardive nous interdit une approche, et encore plus un tir éventuel. Quand je pense que depuis 3 jours, on a vu plus de 250 animaux… Enfin, demain sera un autre jour.
Jeudi 26 févrierEvidemment, aucun Buffle. C’est toujours pareil, je m’y attendais, les Esprits de la Brousse sont joueurs… « Aujourd’hui, rien », comme l’avait écrit dans son journal Louis XVI le 14 juillet 1789. En ce qui nous concerne, nous essaierons de garder la tête sur les épaules…
Björn démontrera encore ses talents de tireur, en essayant la vieille BRNO en .375 HH que je lui ai dégottée au camp. Plein centre à 70 mètres, en visée ouverte, la lunette ayant rendu l’âme pour une raison que l’autopsie n’a pu déterminer.
Vendredi 27 févrierDépart à 4h, il s’agit de mettre toutes les chances de notre côté. C’est le dernier jour de chasse pour Björn. Longue maraude automobile. Le jour se lève, le soleil se montre, sans que les Buffles soient repérés. On tourne sans arrêt dans le secteur où, il y a deux jours, les troupeaux étaient si nombreux.
Le temps passe, et avec lui, la chaleur augmente. Michel insiste, revient sur nos traces, essaie d’anciennes pistes moins fréquentées…et enfin, la délivrance ! La voiture pile : devant nous, dans la poussière, des traces de sabots toutes fraîches ! Je rejoins Michel et De Gaulle, qui inspectent les lieux. Je les interroge : « Combien d’animaux ? » « Onze », déclare Daniel, resté debout à l’arrière du Pick-up.
Tout le monde le regarde, étonné par la précision de l’estimation. Daniel, hilare, tend le bras pour montrer la direction. « Ils sont là ! » Effectivement, les animaux, qui venaient tout juste de traverser la piste, déambulent sereinement à 250 mètres de nous…
Branle-bas de combat ! C’est parti, et ça ne va pas traîner. Je fais signe à Björn de chambrer une cartouche. Courte marche rapide d’approche, le vent nous est favorable. De Gaulle, un sourire de carnassier aux lèvres, nous amène au plus près du troupeau. Les animaux avancent au pas, en file indienne, à 50 mètres de nous. Un mâle, puis un autre, meilleur, sont repérés. Trépied. Explications. Tir au défaut de l’épaule.
Le troupeau démarre, dans un nuage de poussière. Le vieux mâle se couche sur le flanc droit, après une course de 100 mètres. C’est fini. Raide mort. Le sang qui coule de ses naseaux a la couleur de la latérite.
Björn a l’air content. C’est-à-dire qu’il a esquissé une amorce de sourire !
Dernier hommage au Buffle, remerciements à la Brousse. La Brakina, malgré l’heure matinale, est la bienvenue. Il nous reste encore à charger notre gibier dans le 4x4, et c’est un peu plus compliqué que de glisser un Francolin dans le carnier…
Samedi 28 février
Aujourd’hui, repos. Départ des Suédois. Il était temps, le bar est dévasté…Mais belles rencontres.
Nos 4 chasseurs ont « gagné » chacun 1 Buffle, 1 Koba et 1 Cob de Buffon. Ils ont surtout découvert la chasse en Afrique de l’Ouest, bien plus « naturelle », d’après eux, qu’en Afrique australe ou orientale. Autres mœurs, autres traditions, autres plaisirs…
Dimanche 1er marsAujourd’hui, c’est le grand rush ! Arrivée, dans l’ordre, de Jeff, chasseur américain, de deux groupes de petite chasse, et de Pierre, chasseur de Buffle abandonné par une agence qui, visiblement, prône l’autonomie totale de ses clients !
Jeff est là pour le Lion. Il chassera avec Armand, Oualli, et évidemment Glaeser. Jeff a déjà un Lion à son actif, une belle crinière tanzanienne. Mais la chasse à l’affût l’a privé, selon lui, d’un vrai face à face avec le Fauve. Excellente mentalité !
Je vais confier Pierre à Michel et à De Gaulle, avec la consigne de trouver un beau trophée, pour passer quelques jours avec mes amis chasseurs de petit gibier, qui reviennent au campement enchantés par leur séjour de l’an passé.
Lundi 2 marsAu programme : Francolins, Poules de roche, Lièvres et Pigeons verts. Les Oiseaux sont bien là, j’ai eu le temps de repérer, autour des villages, quelques figuiers, véritables aimants à Pigeons !
Il est 7 heures, les chasseurs sont pressés de tirer leurs premières cartouches, le stress est perceptible. Rapidement, les premiers Francolins s’envolent, salués par une salve digne d’un tir de barrage anti-aérien !
Le ton est donné. Les coups font mouche. Les 2 Didier, Dominique, Pascal, et Patrice sont de fines gâchettes, habitués des stands de tir. Cette année, les Francolins sont nombreux, mais plutôt en couples qu’en compagnies. Les inhabituels orages de la semaine dernière ont certainement dû éparpiller les Oiseaux.
De temps en temps, un pisteur annonce un Lièvre. La réaction de l’un ou l’autre chasseur ne tarde pas, et la bestiole rejoint le carnier dans la plupart des cas.
Comme toujours lorsqu’on chasse près des villages, l’effectif de notre équipe de rabatteurs augmente au fur et à mesure de notre progression, dès les premiers coups de fusil : gosses curieux, attirés par une envie de bonbons et un spectacle imprévu, ou adolescents qui espèrent récupérer quelques Oiseaux en fin de traque pour la gamelle familiale…Tout le monde est souriant et plein de bonne volonté. L’ambiance est typique de ces chasses en Afrique de l’Ouest en général, et au Burkina en particulier !
11h. Le soleil et le rythme soutenu de la marche ont raison du groupe. Le tableau est très satisfaisant, et les sourires sont bien là. Rassemblement autour de la glacière, vidée de sa substance en un clin d’œil, et retour au camp.
Prochain épisode en fin d’après-midi, pour une passée aux tourterelles.
Mardi 3 marsDépart avant le jour ce mardi pour l’équipe de grande chasse. Armand, la veille, a effectué tous les rituels nécessaires et indispensables à cette quête empreinte d’un mélange de respect, de traditions, de peurs ancestrales et de magie.
Jeff est totalement sous le charme. Toujours d’après lui, il était finalement plutôt spectateur en Tanzanie. Aujourd’hui, il participe pleinement et de façon active à la chasse.
Notre attention est attirée par un vol de Vautours. Nous attendons un petit quart d’heure. Les Oiseaux ne descendent pas. Pour chasser, Armand décide donc d’aller à la pêche…aux informations !
Approche prudente et à bon vent, vers le lieu d’un drame supposé. Des Vautours s’envolent à notre arrivée, brassant l’air bouillant à grand bruit.
Triste découverte.
D’abord un, puis un deuxième cadavre d’éléphant. Les têtes mutilées hurlent dans un silence assourdissant la stupidité et l’avidité des Hommes. Le sentiment de tristesse qui nous envahit est énorme.
Mais pour l’instant, je ravale ma colère, l’explication au maintien en vol de l’escadrille des nettoyeurs de la Brousse est devant nous : 2 Lionnes tentent de se tailler un steak dans cette montagne de viande.
Mise en garde par cette intuition typiquement féminine, une de ces Dames se retourne soudain, et, sans un bruit, les deux gros chats jaunes s’évanouissent dans les pailles, comme par enchantement. De mâle, point. Mais le restaurant local étant ouvert, il faudra revenir pour tenter à nouveau de surprendre les convives…
Une belle trace dans la poussière nous signifie que le Maître des lieux est aussi venu manger. On tente de remonter la piste, sans toutefois trop éveiller l’attention des habitants du quartier. C’est un échec, nous nous perdons dans des fonds de bakos asséchés et très encombrés.
Repas rapide, sieste symbolique. Tension palpable.
Retour au fast food. Prudemment. Silencieusement. Nous approchons, le vent nous apporte l’odeur pestilentielle des Eléphants morts.
Des pailles, quelques arbustes. Devant nous, à 80 mètres, une termitière derrière des buissons. Pas de Lionnes, encore moins de Lions.
Tiens, la termitière a bougé… ?
Le Lion, assis, de dos, a exactement la couleur du sable, des pailles, de la Brousse toute entière. Le mimétisme était parfait, et a trompé tout le monde. Mais voilà, une mouche, qui fait bouger une oreille, et c’est l’illustration de « l’effet papillon » et de la théorie du chaos. Car à présent, tout va aller très vite…
Alerté par son sixième sens, le Lion se retourne et nous regarde. Trépied installé, Jeff « sent » bien le tir de face. La .375 HH crache le tonnerre. Le son mat, à l’impact est caractéristique. Touché, le Fauve rugit, et se dérobe dans les pailles. Silence total. On approche, le doigt sur la queue de détente.
Du sang dans la trace…
Soudain, notre Lion sort des pailles, et cherche ses agresseurs. Jeff tire une, puis deux balles. Le Lion tombe, se relève, et chute encore. Une dernière balle va tuer le mort. Ouf…
L’animal est énorme, sans crinière comme tous les Lions du Burkina. Des pattes comme des assiettes, une tête impressionnante.
Notre Américain est aux anges ! Il embrasse tout le monde, parle de la plus grande émotion de sa vie de chasseur d’Afrique ! La fête du Lion va être superbe !!
Mercredi 4 marsLa routine, quoi... ! Pierre a tué son Buffle, voudrait bien poursuivre un Bubale, mais le patron de son « agence », un temps aux abonnés absents, refuse finalement de cautionner l’animal supplémentaire auprès du concessionnaire. Quelle misère ! Le chasseur est plutôt mécontent, et apparemment, on ne l’y reprendra plus. On le comprend. Une visite de Fada n’Gourma va l’aider à passer le temps.
Côté petite chasse, tout va bien. Les Francolins, les Pigeons verts, les Lièvres, constituent le principal du tableau de notre équipe. Les passées du soir sont riches en Tourterelles et en Gangas, grands voleurs de cartouches. Les tireurs se régalent, le stock de munitions fond comme neige au soleil ! Les tableaux sont conséquents, et l’ambiance au sein de ce groupe d’amis est excellente. Pour ma part, je me régale à les observer effectuer des tirs impossibles, mais qui décrochent les Oiseaux à des distances incroyables !
Le deuxième groupe de petite chasse semble être un peu moins chanceux.
Ce soir, c’est la fête du Lion au campement. Au programme, repas, danseurs et boissons pour tout le monde ! 250 personnes ont été invitées par Jeff, qui prononce un discours en anglais, approximativement traduit par mes soins en français, et rapporté de façon apparemment assez synthétique en gourmantché par Boubé, notre cuisinier ! C’est ça, l’échange culturel et la coopération internationale !
Sujet: Re: Burkina 2015... 
Mer 11 Mar 2015 - 20:16
Et de belles rencontres .
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