Bonjour à tous, une petite aventure qui vaut le détour, je crois.....
17 h 30 assis à mon bureau depuis 13h30. Une idée me traverse l'esprit : je pars pour les pyrénées vendredi, c'est ma période préférée pour chasser le brocard, le rut est terminé, il ont fait leur devoir conjugal, le combat est plus loyal. Si j'allais faire un tour. 18h30, me voilà parti, 36 degrés à l'ombre, vivement que je sois dans ma montagne. Arrivée 19 h 15, 30 degrés, trop chaud mais je le sens bien ce soir. Je vais aller sur une zone un peu sale avec quelque chablis pour voir un vieux copain que j'ai nommé Geofrey car légèrement boiteux depuis 2 ans. Paradoxe, il n'a jamais eu une tête bizzarde.
Je marche lentement, accablé par la chaleur mais une légère brise se lève, je progresse à bon vent, les couleurs orangées et ce ciel voilé me rappellent quelques souvenirs de séjours en Afrique. Le temps se pose, je sais que j'ai rendez-vous ce soir, je le sens, je le prie... Une chevrette avec 2 faons viande à 20 m de moi, je continue sans les déranger, 50 m, 100 m et là au détour d'un lacet, nez à nez avec lui. Je demeure immobile, stoïque comme un soldat de l'armée russe, je n'ose même pas cligner des yeux. Il me regarde, là, à 25 m. Je suis à bon vent, j'espère. Il démarre, un aboiement, puis un second, il a peur, me dit qu'il est là, chez lui mais ne sais pas qui je suis. Je lui réponds, 2 fois afin d'essayer de le provoquer. Je l'entends courir, sauter dans les genêts, il revient vers moi. Entretemps, j'ai posé mon tripode, préparé ma carabine et pris possession visuelle de ma fenêtre de tir, un chablis de 1000 m2 à environ 200 m de moi sur la droite. Si par bonheur il pouvait sortir à cet endroit. J'y crois, s'il veut identifier son adversaire, il faut qu'il se découvre. J'attends, les secondes parraissent des minutes, le soleil se couche, plus un bruit et tout d'un coup, une tâche rousse saute le chemin, monte droit vers le chablis, deux sauts et là il s'immobilise sur une souche, c'est lui, en 1 seconde, ma décision est prise, 189 m au télémètre, la croix au défaut de l'épaule et PAN, la steyrmannlicher rugit et rompt le silence... Touché, un bruit fracassant de branches brisées et plus rien. Je patiente 2 minutes, jumelles en main, rien ne bouge. Je me rends sur les lieux de l'anschuss, gouttes de sang, 10 m plus loin, mare de sang rouge vif, c'est le coeur, il n'est pas loin, je suis la piste, 20 m, crochet à gauche dans un ultime geste de survie et là, 5 m, mon Geoffrey git, paisible, il semble reposé. Je m'assois, près de lui, le caresse, lui donne sa dernière bouchée et repense à ce moment de chasse inoubliable. Je regarde ses bois, ils me plaisent, c'est finit, quel bonheur.....
Le photos cet AM ou demain.
Bonne journée.