Il n'y a pas que de bons souvenirs...

Lut,

L'histoire que je vais vous raconter, aussi triste et véridique soit-elle, je ne l'ai pas vécu, mais en ai énormément entendu parler. Si je vous la contes aujourd'hui, c'est parce que l'on m'a rapporté deux ouvrages relatant l'histoire de la chasse en Baie de Somme durant ce dernier demi-siècle.

Nous sommes le 5 Décembre 1984, toutes les conditions dont rêvent tant les chasseurs de gibiers d'eau sont réunies : -10°C - Vent Nord-Est fort - Grosse marée d'équinoxe. La nuit précédente déjà, toutes les huttes avaient été desservie de canards, siffleurs, colverts et sarcelles principalement. Le message passe très vite dans les petits villages côtiers, là ou tout le monde sait que le passage a lieu, d'après les dires des anciens, la seconde nuit de la vague de froid.

Toutes les huttes seront habités ce soir, les meilleurs appelants seront à l'eau, déjà dans la journée des dizaines de limicoles effectuent des balais incessant dans le ciel de cet magnifique estuaire classé parmi les plus belles baies du monde. Le jour laisse rapidement sa place à la nuit en ce rigoureux hiver, ainsi vers 16 heures toutes les mares sont garnis.

Le vent ne fait qu'augmenter, une tempête s'annonce au large, et se rapproche au fur et à mesure que l'eau monte. Le plein mer était prévu pour 2h00, il est minuit, l'eau rentre déjà dans les caissons de hutte, l'eau va encore augmenter durant deux longues heures, minimum. Cette unique marée était annoncée avec un coefficient de 102, il est alors une heure du matin quand tous les gabions sont accrochés à leur chaines entièrement déployée et tendue.

Le vent amène encore énormément d'eaux, les vagues s'abattent dans un bruit de métal contre les huttes, d'autres passeront au dessus. Il est deux heures du matin, des gabions flottent et dérivent dans toute la baie, les chaînes, trop courte, n'ont pas jouée leur rôle. Certains enverront des coups de fusils de détressent, d'autres s'égosilleront la voix afin d'appeler du secours. Il n'en est rien, personne ne les entends, à cette époque le téléphone portable n'existe pas, les vents violents empêchent à ces passionnés d'apercevoir le moindre morceau de terre. Durant trois longues heures encore, faites d'accalmie et de faible descente des eaux et de remontées toujours plus fortes et spectaculaires, les sauvaginiers placèrent tous leurs espoirs en leur gabion, unique solide qui leur permettait de ne pas être emporté au delà des fonds marins.

La marée baisse, enfin, la nuit est encore bien présente, les premières lumières et phares des villes côtières se font apercevoir au loin. Cette nuit qui s'annoncait comme la nuit du siècle, s'est avéré comme étant la pire nuit dans toute l'histoire de la chasse en Baie de Somme. Au petit matin, sur les côtes jonchées de cadavres d'appelants, de blettes en tout genre et de huttes désarçonnées, les passionnés sont choqués. Les premières spéculations se font bien trop vite entendre, mais les nouvelles sont bien plus tristes : 5 chasseurs, passionnés de gibiers d'eau, qui pensaient assistés à LA nuit de leur vie, ont perdus la vie. Certains mort dans leur hutte, d'autre en voulant s'en échapper.

La tristesse des chasseurs de la région, pourtant venus nombreux le lendemain, 6 Décembre 1984, pour assister au balais incessant d'anatidés et de limicoles qui seront prélevés par dizaines, n'est pas des moindres.
L'état évident de choque des survivants ne les a pas fait pour autant arrêter la chasse.

C'est ainsi que disparu le frère d'un ami chasseur, ce même ami qui, quelques mois suivant mon quatrième anniversaire, m'a fait découvrir la chasse à la hutte, "m'a rendu accro" à cette pratique ancestrale, ce même ami qui m'a fait tirer mon premier gibier, ce même ami qui m'a appris les bases de l'attelage, ce même ami qui m'a enseigner la passion de l'élevage et de la sélection...

Merci de m'avoir lu !
Nico.

C est avec emotion que je viens de lire ton Recit , excellement conté , jusqu au Bout ...
Il est des jours ou la Nature reprend ses Droits ...J ai quand meme a l esprit que cette mort les a porte au Rang des Dieux de la Sauvagine ...
Paix a Vos ames Messieurs , vous etes Morts dans l exercice de Votre Passion , vous etes morts sur Scene ....

Que la Bonne Mere Veille sur Vous !

Merci bien, je voulais vous retransmettre ces mêmes émotions que j'ai eu une bonne partie de la nuit en lisant cet ouvrage que seule la fatigue contre laquelle vous ne pouvez pas lutter vous fait abandonner à une autre soirée la suite.

J aimerai bien connaitre les titres de ces deux ouvrages ...

Ce sont deux suppléments à la revue locale "Le journal d'Abbeville". Deux supplément rédigeaient par un attaché aux traditions locale, composés d'histoires d'antan contés par des anciens avec le plus de vérité possible.

C'est du "vrai" sans bla-bla inutile.

Tu pourrais en faire la photocopie

Un total de 60 pages, mais je te scannerais les articles intéressant, et les photographies/cartes postales d'époques !

Un récit poignant sans doute, mais il démontre bien que parfois la raison doit l'emporter sur la passion.

Dédé 13 a écrit:

Un récit poignant sans doute, mais il démontre bien que parfois la raison doit l'emporter sur la passion.

A marée de 102 et vent soutenus, les huttes sont faites pour tenir le coup. En revanche à marée de 120 et tempête, conditions originellement pas prévue, elles ne peuvent pas tenir.

beau recit NIKO ; j aurais moi aussi bien aimé avoir ce bouquin ; a t il été édité ;serais tu ou se le procurer merci ?

beau recit niko emouvant paix a leur ame

Histoire tragique malheureusement !

Histoire tragique .

Paix a leur âmes .

Je viens de lire et c'est à couper le souffle des fois la passion nous aveugle avec pour ce cas une conséquence lourde fin tragique pour de vrais passionnés

j'ai habité abbeville jusque l'age de 22 ans, accompagné des amis huttiers pendant de longues années, tous chasseurs de la baie de somme connait cette malheureuse nuit , quelque fois ressurgit les nuit ou les marées sont violentes, la baie de somme est dangeureuse quand on ne connait pas, ne pas si aventuré quand on ne connait pas, chaque année des personnes perdent leur vie en s'aventurant a marée basse, une fois la mer montante, c'est trop tard......je suis deja rentré d'une hutte avec une boussole par brouillard avec une grosse marée , avec un connaisseur de la baie de somme, heureusement qu'il la connait tres bien, meme en connaissant cela reste tres dangeureux...

Très beau récit niko même si c'est une histoire tragique !
Au moins ils sont décédés en pleine passion

J ai bien faillit perdre Camo ce matin .... Il est parti comme un fou sur des goelands et avec cette merde de canal au courant enorme et cette cochonnerie de mer qui monte et qui descend , j ai eu la peur de ma vie ... ( con de jeune chien ) !! Croyez moi que mon sang ! Enfin tout finit bien ... avec un rapport sympa ...Mais quelle peur !

Quelle belle normandie avec cette mer qui monte et qui descend.
(pour les normands)

Demain matin vengeance , je passe en mode Exorciste ...

Demain matin on va ce venger .
On sera là, promis.

Au fait Oscar , je crois que je me suis vengé le lendemain !

Qu'est ce que t'as fais a ce pauvre Oscar ?

A oscar rien ...Aux volatiles un peu de mal j avoue !

Pauvres volatiles =(

Il fallait pas qu'ils passent a côté de benj est sarcelle 50 .
Ils sont morfler.