Lors de mon séjour touristique en Nouvelle Calédonie, j'ai réservé" un coup de chasse" comme ils disent
pour tenter de tirer un cerf rusa, animal présent en grand nombre en Nouvelle Calédonie depuis
son importation en 1870.
Ce cerf de l'île de Java et est de petite taille, le mâle porte six pointes, et dévore toute la végétation dans les zones
surpeuplées et malheureusement le gouvernement vient d'instaurer une prime a la mâchoire et cette invitation
aux massacres porte ses fruits,les braconniers gagnent plus a couper des têtes en laissant pourrir la viande
qu'a travailler.
RDV est pris avec un ami de mon beau frère qui réside là-bas a 2h30 du matin au nord de Nouméa.
Marcel une figure de la chasse sur le caillou, 300 cerfs a son actif rien que depuis le début de l'année, nous prend
en 4/4 pour un voyage de 2h/3h vers le nord de l'île. Il est un peu en retard et nous allons rater
la meilleure heure pour voir le passage des animaux au début du jour.
Nous arrivons ,après le passage de trois ou quatre torrents et quelques chemins de terre,
dans une grande propriété de 600 h située au pied d'un massif .
Le jour est levé, nous sommes en retard, mais 5 ou 6 animaux sont dans une prairie a 500m plus bas
et la journée s'annonce bonne et chaude.
Nous sommes au nord de Farino au sud proche de Bourail entre massif et mer, superbe endroit.
Je suis équipé d'une carabine calibre 270 avec une bonne lunette mais Marcel dans la précipitation a
oublié la canne pirsh et je devrai toujours trouver un appui ou une fourche pour tirer car en plus la carabine est
bien lourde a mon goût.
La chasse commence, il fait déjà bon, il doit être entre 6 et 7h et nous trouvons un faon isolé dans une trouée,
Marcel me dit de le tirer car il pense qu'il est orphelin et que j'en aurai toujours prélevé un si ça tourne mal.
La bichette est a 70/90m et le plus difficile est de trouver un arbre pour m'appuyer ,la bête est morte touchée
a l'épaule .Comme il est tôt et que la chaleur monte, mon guide décide de préparer l'animal , il coupe les 2
pattes avant a la pliure laisse les tendons, croise avec les pattes arrières et porte le faon en sac a dos et hop
en 2 temps 3 mouvements la bête est vidée, préparée, mise a l'ombre sous une protection anti mouche.
Nous repartons, ça monte ,ça descend,c'est dur, il fait chaud, les animaux sont a l'ombre, la végétation est dense
un autre faon sort d'un bosquet dérangé par le bruit de notre marche et s'arrête a 50m, il faut faire vite,pas d'appui
je n'ai pas le temps et zou il est parti !!! les approches se suivent mais n'aboutissent pas, les cerfs ne se laissent
pas approcher, ils sont toujours trop loin ou masqués.
En milieu de matinée Marcel a dans ses jumelles deux cous de biches a 100m en pleine végétation, invisibles pour
ma part, il me demande d'en tirer une en plein cou car il a l'habitude de placer ses balles a cet endroit et arrive même
a faire 2 animaux avec une balle !! ça devient plus difficile!!! j'ai chaud ,un peu essoufflé, a moitié assis, appuyé sur
une branche souple qui se trouvait là, la toute petite cible a 100m, le temps passait , la croix bougeait, je ne voulais
pas blesser et elles sont parties avant mon tir!!!! Marcel n'a rien dit mais il m'a trouvé long je pense !!!!
Fin de matinée une belle approche d'une heure sur une harde avec un beau mâle , fatigante mais belle, s'est soldée
par un échec.Me femme et moi sommes fatigués par le lever tôt, le décalage, la chaleur, la difficulté des approches
en montagne et puis les 24h de voyage de 2 jours avant et il est temps de descendre a la ferme se restaurer
et se reposer.Marcel me raconte ses histoires de chasse dans ce pays merveilleux, ses doublés, ses triplés de cerfs,
30 cerfs par mois en moyenne, les battues mémorables avec Caldoches et Kanaks réunis, la chasse au gros pigeon
Néo Calédonien,a la roussette (grosse chauve souris), ses chasses en Nouvelle Zélande,
je me régale de ses histoires et puis du bon repas pris au frais.
Une micro sieste m'aide a repartir a l'assaut des monts, ma femme est restée a l'ombre et nous attendra, il fait chaud,
mes jambes sont lourdes mais une biche vue a 200m me pousse a faire l'approche en montée a travers la végétation,
c'est très difficile, il fait très chaud , elle nous évente et elle part sans même un petit regard de compassion !!!!
Nous verrons un mâle a 150m, j'aurais du le tirer car cette dernière approche était encore veine !!!
Inutile de vous dire que lors du voyage de retour, les histoires de Marcel furent entrecoupées par mes
endormissements soudains et fréquents, j'étais content de cette extraordinaire journée mais mort de fatigue!!!!
2 jours plus tard, lors d'une sortie a cheval sur les hauteurs de Bourail, nous avons approché plusieurs cerfs a portée
de tir, aurais je du chasser a cheval?.
Ce pays est magnifique, faune et flore terrestres sont encore bien préservées ,faune et flore marines sont
superbes, avis aux amateurs de plongées c'est le pays a faire !!! Pour les chasseurs il reste encore du temps avant
l'extinction du "rusa" ,il est possible aussi de le chasser a l'arc a l'approche, enfin je crois qu'ils ne tardera pas avant
que je retourne dans ce pays merveilleux!!!!
quelques photo suivront