L'onde miracle.

Revenons un peu à la balistique et parlons, ou plutôt écoutons parler un pro au sujet des ondes dites de choc si chères à Roy Weatherby..

Citation :

La théorie des cônes de Mach, fameuses ondes de chocs qui tuent, était réfutée depuis 1947, mais il a fallut attendre les années 90 pour que cela soit validé par Jourdan et Falkner. Soit les moyens d'analyses n'étaient pas bons ou pas assez perfectionnés, l'usage de plaque de résine et de fibre de verre, matériaux magique des années 50 censés simuler les os, portaient autour du point d'impact des cercles concentriques qui étaient interprétés comme étant les dégâts causés par ces cônes, hors cela ne vient en fait que de la structure même de la fibre de verre, qui est une matière amorphe, dont les atomes sont composés d'éléments assemblés en formes géométriques de base (cube, rectangle) et qui de ce fait transmettent l'énergie reçue selon des axes perpendiculaires au point de contact initial. (Faites un test prenez un carreau de céramique du carrelage, posez le dans votre main et tapez avec un marteau au centre, il va se briser dans toutes les directions à partir du point d'impact, mais vous ne sentirez pratiquement rien dans la main, c'est la base des blindages en céramique actuel) Les caméras à haute vitesse n'étaient pas aussi élaborées et l'usage était fort coûteux, les ordinateurs n'existaient pas, et c'est aussi la cause de certaines erreurs comme le fameux 800m/s obligatoire. La vitesse de propagation est constante elle est fonction de la vitesse du son dans le milieu rencontré et ce peut importe la vitesse initiale de l'impact, plus il y a d'eau plus elle va vite, et elle ralentie dans l'air. C'est pour cela que les blessures ne sont pas des sphères parfaites comme c'est le cas dans les milieux de tests qui eux sont homogènes

Voila un peu plus d'explications sur l'énergie.

L'énergie cinétique n'est qu'une information parmi tant d'autres. Elle n'a qu'une valeur informative en balistique lésionnelle. Si cette donnée est souvent citée en référence, c'est qu'il faut bien se référer à quelque chose pour définir une puissance minimale pour la chasse par exemple, par contre si cette valeur est souvent mise en avant c'est que la plupart des études sur la balistique ont été réalisées ou basées sur des travaux d'artilleurs. Hors si en balistique de but en artillerie les résultats sont basés sur la mécanique des matériaux, en balistique lésionnelle, il faut aussi faire appel à la mécanique des fluides et à quelques autres sciences. La vitesse du projectile, sa forme et sa quantité de mouvement sont plus significatives pour définir ce que sera potentiellement une lésion.

La vitesse de propagation du front de pression généré par un impact est constante, et fonction de la nature du milieu rencontré. Autrement dit quelle que soit la vitesse d'impact du projectile la vitesse de propagation du front de pression sera constante (entre 350 et 1200 m/s) en fonction de la nature des constituants organiques rencontrés sur la trajectoire. C'est pour cela qu'une simulation dans un milieu homogène (gélatine par exemple) forme une lésion homogène "sphérique" alors que dans la réalité les lésions ont des formes anarchiques.

Lors d'une atteinte par projectile qu'elle que soit sa vitesse, il se génère deux zones : La cavité permanente et la cavité temporaire, qui se décomposent en trois zones le long de la trajectoire. Le cou, la bulle, la sortie. Le cou c'est la partie avant de la cavité de l'entrée à la bulle. C'est là que le projectile s'expanse. La bulle c'est là ou le projectile produit ses effets maximaux. La sortie unique ou multiple si le projectile est fragmenté, suit la bulle ou zone d'arrêt du projectile sans sortie effective.

La cavité permanente est une zone ou tous les tissus et constituants sont délabrés, ils sont détruits, dévitalisés. C'est la blessure que l'on constate au dépouillage. Dans cette zone les tissus et constituants organiques ont subits un accélération et une lacération mécanique qui à détruit l'enveloppe des cellules et casser les liaisons extra cellulaires. Les tissus arrivants en limite d'élasticité sous le choc sont détruits.

En périphérie de la cavité permanente se trouve la cavité temporaire. Les tissus dans cette zone n'atteignent pas la limite de leur élasticité, en conséquence ils reprennent leurs place après le passage du projectile et l'arrêt de ces effets. Dans cette zone les lésions sont très limitées. Mais un gros vaisseau peut voir sa paroi interne décollée et l'obstruer, un os peut se briser, un organe comme le coeur peut subir un choc qui va l'arrêter... Mais il n'y a en général pas de lésions importantes.

Selon le placement du projectile, sa vitesse, la richesse en terminaisons nerveuses placées sur la trajectoire, il peut y avoir un état vagal provoqué par une poly sollicitations quasiment instantanée de nombreuses terminaisons nerveuses. En conséquence le cerveau, recevant trop d'informations à la fois, "disjoncte" pour se préserver. Et l'animal tombe son corps n'étant plus contrôlé par le système nerveux central. SI les blessures ne sont pas suffisantes l'animal peut très bien repartir dans les secondes qui suivent comme si de rien n'était, si les blessures sont suffisantes hémorragies importantes ou organe vital atteint, l'animal meurt rapidement. Ce n'est pas en raison d'une onde miracle ou d'un effet particulier.