Coup de soleil

23 Août 2002

Monsieur le préfet pas content des accidents de la route que provoquent les sangliers et des plaintes du microcosme agricole local, agite la menace de la battue administrative. Donc la chasse du sanglier étant ouverte depuis le quinze août nous nous bottons les fesses et faisons un mini battue. L’arrêté DFCI (Défense de la Forêt Contre les Incendies ; pour ceux d’achnord de Valence) nous imposant de vider les lieux à 11heures précise nous nous mettons en place de bonne heure, si ce n’est de bonne humeur. A 7 heures me voila donc au poste 9 sur un petit mirador dans le poisseux feuillage d’un pin d’Alep qui en ces temps de canicule dégouline la résine par tous ses pores. Tout juste installé mon attention est attirée par un groin qui à une cinquantaine de mètres de moi dépasse d’un alignement de chênes verts. Après le groin apparaît une tête qui regarde dans tous les sens et hume l’air de façon inquiète. Autant de prudence me fait penser qu’il s’agit dune laie et qu’elle n’est pas seule. Elle se décide enfin à sortir du bois sans se presser et le plus tranquillement du monde traverse une petite plantation de cyprès encore jeunots et derrière elle sort une autre laie avec des allaites bien visibles qui lui pendent sous le ventre. Elle est suivie d’une ribambelle de petits marcassins tous en pyjamas et vraiment pas très vieux. Une laie meneuse et une suitée, je ne lève même pas la carabine. Tout ce petit monde traverse la plantation, une haie, le chemin et rentre au bois. Content de ce que je viens de voir je me rassois sur ma planche. A peine assis, sur la même coulée sortent cinq bêtes rousses d’une trentaine de kilos qui elles sont dans les clous pour être tirables ; certainement la progéniture de la laie meneuse qui était restée à la traîne. Heureux de l’aubaine je me lève et monte la carabine à l’épaule et là, vue l’heure qu’il est, le soleil étant encore bas, je me prends un de ces p…..de flash au travers de la lunette que j’en reste borgne. Mon œil directeur étant momentanément HS j’essaie de repérer les sangliers en gardant les deux yeux ouverts mais ils m’apparaissent comme dans un brouillard jaune. Le temps qu’ils traversent la plantation et la haie, le brouillard se dissipe un peu et je lâche une balle quand ils débouchent sur le chemin, mais je vois l’impact dans la terre et j’ai dû passer trente bons centimètres au dessus. Je garderai jusqu’au début de l’après midi une tache jaune dans le champ de vision de mon œil droit : un traumatisme photorétinien comme disent les ophtalmo. Le reste de la matinée je le passerai à me battre avec la résine et des guêpes qui avaient fait leur nid dans un des montants en tubes du mirador. Sale matinée j’aurais mieux fait d’aller à la pêche aux moules. Pour la chasse je n’aime pas l’été.

C'est vraiement merveilleux la faconde des gens du Sud;Nous en Alsace,on aurait été beaucoup plus bref."Flute,j'ai tiré un sanglier et j'ai loupé."En cas de réussite ça aurait un peu plus long

Bonjour,

Quoique bien imagé , la montée sur mirador solide me parait une sacrée aventure.Des tâches jaunes devant les yeux , certainement une allusion à quelque chose , ou un manque ?,ensuite une altercation avec des insectes propiétaires de l'espace et enfin avec une météo clémente une escuse à moitié valable pour un raté mémorable .
Je m'attendais à mieux ,venant d'un expert en ...
Sans rancune Déde!


Pat.

gxa68 a écrit:

C'est vraiement merveilleux la faconde des gens du Sud;Nous en Alsace,on aurait été beaucoup plus bref."Flute,j'ai tiré un sanglier et j'ai loupé."En cas de réussite ça aurait un peu plus long

Alors ça c'est sur qu'en Alsace pour prendre le soleil dans l'oeil, ça doit pas arriver souvant.