Par Rocco du Col du Hantz
Ce jour là, 20 janvier 2009, mon boss est appelé le soir, un de ses copains à blessé un sanglier, à la nui tombée, dans une pâture.
Ce chasseur, on le connait, j'ai déjà effectué une recherche pour lui. Une recherche réussie, sur un sanglier d'une cinquantaine de kilos.
Si vous voyez ce biotope!! D'abord, la pâture sur cent mètres, ça c'est facile, puis la forêt, cinquante mètres de haute futaie, fastoche, je m'en lisse les moustache, puis, l'enfer vert, des chablis de sapins de la tempête de 99, envahis par de la ronce sur une hauteur d'au moins 3 mètres.
Lorsque l'on avait retrouvé le 1er sanglier, il était à environ cinquante mètres de la sortie du chablis, hé bien me croiriez-vous, à trois bonhommes, ils ont mis plus d'une heure à le" débarder"
Bon, voilà le décor planté, donc, le lendemain, nous sommes à pied d'oeuvre. Sébastien, le tireur n'est pas là, son frère, Grégory nous accompagnera. Il explique au boss que, la veille, son frère à tiré sur un gros sanglier, ça, on le savait. Grég, c'est un solide gaillard, jeune (22 ans), chasseur lui aussi, d'ailleurs, dans cette famille, ils le sont tous, le paternel et les 3 frangins.
Christian, lui confie comme à tout accompagnateur, son épieu.
Nous voilà enfin à l'anschuss, il était temps, je piaffe d'impatiente, ce qu'ils sont bavards, ces 2 pattes!!!
Hop, effectivement, à l'anschuss on trouve du sang, et plus à quelques endroits, (Sébastien avait dit au boss la veille que le sanglier s'était arrêté plusieurs fois).
Nous quittons la pâture, et nous pénétrons dans la forêt. ça n'a pas changé depuis la dernière fois, d'abord la grande futaie, puis le chablis.
A peine rentré dedans, ça fleure bon le sanglier, et je le sens tout près. Vous savez (non vous ne savez pas, sauf ceux qui nous ont déjà accompagnés), je suis très rapide, mais, dès que je sens l'adversaire tout près, je ralentis considérablement mon allure, je ne tiens pas du tout à me faire découdre.
Donc, à peine rentré dans les ronciers, on trouve une reposée, il a du bien morflé pour s'arrêter aussi vite, c'est vrai aussi qu'il a "ramassé une prune de 300 (pas Mecédes) Browling!!!
Mais la reposée est vide, moi, en bout de longe, j'avance prudemment, mon boss qui me connaît, s'attend à ce que je retrouve le sanglier mort.
Que nenni, parce que, tout à coup, je me récrie, le boss tend le bout de la longe à Greg, et arme la 444. Moi, je suis au ferme, mon boss me rejoint et, il a beau écarquiller les yeux comme des soucoupes, il ne voit rien. Donc, bargeot comme il est, s'avance dans le roncier. Comme d'habitude (au fou!!!) il s'agenouille pour mieux voir, et qu'est-ce qu'il voit??? RIEN.
Il va pour se lever, lorsque tout à coup, le sanglier démarre et à quelques mètres et part sur la gauche en bondissant au dessus des ronces qui sont à cet endroit un peu moins hautes.
Le boss, il n'a même pas eu le temps d'épauler la 444.
On le regarde partir, mais il s'arête rapidement, au plus il a fait 25 mètres.
Comme on est au début des ronces, le boss fait marche arrière en m'entraînant avec lui, Greg derrière comme il se doit. Il a repéré l'endroit où le sanglier s'est arrêté. Il me remet le harnais et moi je fonce droit devant, j'arrive à passer rapidement sous un sapin cassé, le boss, lui, un peu moins vite puisqu'il est obligé de ramper. Dès que je suis derrière le fameux sapin, je me récrie, IL EST LA!! Greg, est resté derrière le sapin cassé, Le boss, lui m'a rejoint, il est à coté de moi et j'avoue que çà m'encourage. Je me récrie toujours, droit devant, le boss, de nouveau, il écarquille les yeux et ne voit toujours rien. Il pénètre un peu le roncier, très dense à cet endroit, la 444 armée, prête à tirer. Lorsque, tout à coup, le sanglier sort du roncier comme un TGV, mais, pas là où le boss l'attendait sur sa gauche à 90°.
Il met à terre mon patron, la 444 à volé quelque part, moi, je défend mon boss (si vous saviez combien je l'aime), mais le sanglier doit même pas sentir mes morsures.
Le boss, il est costaud quand même, il se protège la tronche avec ses avant bras, c'est la deuxième fois de son existence qu'il voit la hure d'un sanglier d'aussi près (ha les belles défenses).
Hé les amis, entre-nous, je l'ai entendu gueuler (pas le sanglier), le boss!! Et bien, me croiriez-vous, Greg, qui était resté derrière le sapin cassé, et venu au secours du boss, le temps qu'il passe sous le sapin, qu'il prépare l'épieu, voilà un temps qui a paru bien long pour mon patron.
Greg, c'est un bon et un costaud (heureusement), il plante l'épieu dans le cou du sanglier et appuie de tout son poids (85 kg) et de toutes ses forces, le sanglier à un moment, il est obligé de lâcher le boss, il tourne et repart doucement, le boss, lui, pendant ce temps, il se lève comme un diable (c'est vrai d'ailleurs qu'il lui ressemble au diable) ramasse la 444 et lui colle 3 balles à bout portant, c'est vous dire si il était énervé.
Quand le sanglier à expiré, c'est seulement à ce moment que mon patron à senti le chaud qui coulait le long de son cuissard, j'en vois qui rigolent!! Attention, j'ai des noms, le chaud, c'était pas parce qu'il avait pissé dans son froc, non non, c'était le sang qui coulait de sa blessure.
Voilà, 105 kg plein, 6 jours d'hôpital, et encore un moment intense que nous avons vécus ensembles.
En St Hubert
Rocco du Col du Hantz